Législatives 2024 : refusant de "décider qui a le droit aux soins ou pas, qui a le droit de vivre ou pas", Médecins du monde appelle à voter contre l'extrême droite
Jean-François Corty, président de Médecins du monde, a fait part, jeudi 27 juin sur franceinfo, de son "inquiétude face aux idées d'extrême droite", à quelques jours du premier tour des élections législatives anticipées. Il refuse de "décider qui a le droit aux soins ou pas, qui a le droit de vivre ou pas", car "ce n'est pas dans les codes de déontologie". S'il "appelle à voter contre les idées d'extrême droite", le président de Médecins du monde ne se positionne pas pour autant en faveur d'une "autre force politique".
Plusieurs associations, comme Médecins du monde et Médecins sans frontières, se sont rassemblées jeudi à Paris pour réaffirmer leur engagement à protéger la santé de toutes les personnes sans distinction. Sur les réseaux sociaux, Médecins du monde explique que les propositions du parti d'extrême droite représentent des "atteintes au droit fondamental à la santé", un "tri des patients" et refuse d'être "instrumentalisée". L'ONG dénonce des "politiques xénophobes et discriminatoires", à travers notamment "la suppression de l'aide médicale d'État" ou encore "la fin de l'accueil des mineurs non accompagnés".
"Nous n’accepterons pas de choisir entre les bons et les mauvais malades et nous opposerons à toute forme de discrimination en #santé si les choses se passent mal ces années à venir. Nous allons devoir restés unis et mobilisés !"@JfCorty président @MdM_France#Legislatives2024 pic.twitter.com/FTg9JiqTth
— Médecins du Monde (@MdM_France) June 27, 2024
"Hystérisation", "mensonges", "logique raciste"
Jean-François Corty prévient que son ONG n'acceptera pas "de rentrer dans les logiques de bouc émissaire qui consistent à faire croire aux citoyens que parce qu'on va empêcher des personnes en situation administrative précaire d'avoir accès notamment à l'aide médicale d'État, notre système de santé ira mieux". Il dénonce une "hystérisation et beaucoup de mensonges autour de l'AME", dispositif qu'il juge "sous-utilisé et représente 0,5% des dépenses de santé". Il balaie également d'un revers de la main les critiques émises par le Rassemblement national : "Il n'y a pas de phénomène d'appel d'air, toute la planète ne migre pas vers la France pour bénéficier de l'aide médicale d'État", assure-t-il.
Le président de Médecins du monde estime que le programme du RN représente "une menace pour notre système de santé qui aujourd'hui est déjà en difficulté". Il rappelle que son ONG défend "une santé publique humaniste et républicaine" et considère que "ces principes ne sont pas garantis par les idées d'extrême droite". Il accuse en effet le parti de Jordan Bardella d'opposer "à la déontologie et à l'éthique médicales (...) des logiques suprémacistes, racistes".
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