Législatives 2024 : le Nouveau Front populaire veut maintenir la mobilisation pour le second tour et se cherche une réserve de voix
Le Nouveau Front populaire se lance dans la bataille du second tour contre le Rassemblement national, arrivé en tête du premier tour des législatives avec 33% des voix. L'alliance de gauche, elle, enregistre 28% des suffrages exprimés. Pour elle, l'objectif est désormais de maintenir la mobilisation pour le second tour du scrutin. Mais le NFP se cherche aussi une réserve de voix.
Les leaders de l'alliance le savent : aujourd'hui, l'avenir des candidats de gauche qualifiés au second tour ne dépend plus seulement de la mobilisation - très élevée pour le premier tour - mais de l'attitude des macronistes. D'où ces appels de la gauche à la clarté lancés sur tous les plateaux et adressés à la majorité qui tergiverse ces dernières heures. Quand la coalition présidentielle appelle ses candidats arrivés troisièmes à se désister "au profit de ceux en mesure de battre le RN", des figures de l'exécutif comme le ministre Bruno Le Maire refusent d'inclure LFI dans leur appel à voter pour "le camp social-démocrate".
Jean-Luc Mélenchon omniprésent
La présence de LFI dans le Nouveau front populaire peut-elle permettre au RN d'obtenir une majorité absolue ? C'est en tout cas le plan de Jordan Bardella, président du RN en duel avec la gauche, quand il exige de Jean-Luc Mélenchon qu'il vienne débattre pendant de l'entre-deux tours à la place de l'écologiste Marine Tondelier pourtant désignée par le Nouveau front populaire. Le leader Insoumis vient de refuser l'invitation, mais le RN connaît l'effet repoussoir que ce dernier a dans une partie de l'électorat. À gauche d'ailleurs, beaucoup répètent à franceinfo depuis des mois que "Jean-Luc Mélenchon effraie plus le centre gauche que Marine Le Pen n'effraie le centre droit."
D'où l'embarras des autres figures du Nouveau Front populaire, car Jean-Luc Mélenchon reste omniprésent et ils ne peuvent rien contre cela. Alliance électorale oblige, c'est lui que l'on entend parler le premier dimanche soir après 20h, avec à ses côtés d'ailleurs sur scène, l'Insoumise la plus clivante, Rima Hassan, keffieh sur les épaules. C'est aussi Jean-Luc Mélenchon qui termine les discours place de la République, avec une intervention qui n'était pas prévue au départ. Jean-Luc Mélenchon qui n'est pas "Premier ministrable" mais entretient une forme de flou. Les leaders de gauche sont comme piégés par l'accord qui doit leur permettre de sauver leurs circonscriptions et même d'en gagner.
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