"Il faut empêcher que le bateau coule" : la stratégie de la majorité présidentielle au second tour des législatives pour "former une coalition élargie autour d’un programme"

Les macronistes sont arrivés en troisième position au premier tour des législatives, dimanche, après la dissolution de l'Assemblée nationale actée par Emmanuel Macron.
Article rédigé par franceinfo
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Gabriel Attal à Matignon, dimanche 30 juin après l'annonce des résultats du premier tour des élections législatives. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"C'est horrible, je lui en veux tellement...", lâche un conseiller de premier plan. Soirée cauchemardesque, dimanche 30 juin, pour la majorité sortante : le Rassemblement national et ses alliés emmenés par Eric Ciotti sont arrivés en tête, avec 33,15% des suffrages exprimés, suivis du Nouveau Front populaire (28% des voix) et, enfin, les formations du camp présidentiel, réunies sous la bannière d'Ensemble, sont troisièmes, à 20,04%, selon des résultats quasi définitifs communiqués par le ministère de l'Intérieur lundi. 

Or, ces élections législatives - qui font suite à la dissolution de l'Assemblée nationale après les élections européenes - ont eu l'effet tant redouté par les troupes d'Emmanuel Macron au premier tour des élections législatives : une vague RN, une gauche renforcée et des macronistes en difficulté, quand ils ne sont pas éliminés.

Alors, que faire désormais ? "Pas une voix ne doit aller au Rassemblement national" "aux portes du pouvoir" est désormais la stratégie affichée de l'exécutif en vue du second tour, le 7 juillet. Après le raz-de-marée du RN, Emmanuel Macron et Gabriel Attal appellent ainsi les candidats Ensemble ! qualifiés, mais arrivés en 3e position, à se désister dans tous les cas - ou presque - pour empêcher le Rassemblement national d’obtenir une majorité absolue et de prendre le pouvoir.

"Pas sûr que les consignes soient respectées"

"On a évité l’apocalypse, il faut empêcher que le bateau coule", résume un conseiller. L'objectif, c’est bien de travailler ensemble : "Bâtir des majorités de projet et d’idées", a répété dimanche soir Gabriel Attal. "Former une coalition élargie autour d’un programme", précise une source ministérielle. Le Premier ministre a fait dès dimanche soir un premier geste en suspendant la réforme de l’assurance-chômage.

Au total, une trentaine de candidats macronistes sont donc appelés à se désister au profit de la gauche, comme par exemple dans la Somme, pour permettre la victoire de François Ruffin. Sauf que... des exceptions sont notables, dans de rares cas, contre des Insoumis jugés "antirépublicains". 

En échange, plusieurs cadres Ensemble ! attendent des retraits du Nouveau Front populaire dans une cinquantaine de circonscriptions comme cela se dessine dans le Calvados, pour "sauver" l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne. "Pas sûr que les consignes soient respectées", redoute un conseiller de l’exécutif. Preuve en est, par exemple, le cas de Sylvie Casenave-Péré, candidate du camp présidentiel dans la quatrième circonscription de la Sarthe où se présente Marie-Caroline Le Pen, qui annonce maintenir sa candidature au second tour alors qu’elle est arrivée dimanche en troisième position derrière le RN et LFI-NFP.

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