Immigration : "Il faut contraindre les pays qui refusent d'accueillir les migrants à le faire", plaide la tête de liste écologiste Marie Toussaint

La tête de liste Les Ecologistes, Marie Toussaint était invitée de "Demain l'Europe", vendredi 5 avril.
Article rédigé par franceinfo
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Marie Toussaint, invitée de "Demain l'Europe", vendredi 5 avril. (CAPTURE D'ECRAN / RADIOFRANCE)

"Il faut contraindre les pays qui refusent d'accueillir les migrants à le faire", a affirmé la tête de liste Les Ecologistes aux élections européennes, invitée de "Demain l'Europe" vendredi 5 avril, sur franceinfo. Condamnant la politique migratoire actuelle, l'eurodéputée propose d'une part de "réformer Dublin" impérativement, et d'autre part, annonce que Les Ecologistes voteront contre le pacte migratoire qui est mis au vote au Parlement européen.

Elle assure que Les Ecologistes ne sont pas satisfaits de la politique migratoire menée par l'Union européenne depuis plusieurs années. Selon elle, le système de Dublin, adopté en 2013 et qui consiste à renvoyer les migrants ou les demandeurs d'asile dans le premier pays où ils ont été enregistrés ne fonctionne pas. Ce dispositif délègue en effet l'instruction des demandes d'asile aux pays du sud de l'UE dans lesquels arrivent les migrants (Italie, Grèce, Chypre, etc.) et y concentre une bonne partie de la pression migratoire. "On a besoin de réformer Dublin pour garantir et contraindre les États à faire leur part", souligne-t-elle. "Est-ce que je dis que la France doit prendre sa part de façon contraignante ? Oui. Est-ce que ça veut dire plus de personnes accueillies ? Eh bien, ça reste à voir", souligne la tête de liste écologiste.

"On est à mille lieues de la nécessaire solidarité"

La candidate a par ailleurs annoncé que son groupe allait se prononcer contre le pacte européen sur la migration et l'asile mis au vote au Parlement européen. Ce pacte propose un nouveau mécanisme de solidarité plus flexible entre les Etats membres. La relocalisation des demandeurs d'asile se fait désormais sur la base du volontariat et les pays disposent de plusieurs options, allant d'une relocalisation à une contribution financière en passant par d'autres mesures de solidarité comme le déploiement de personnel dans les pays d'arrivées ou une aide logistique à d'autres pays. "Ce texte crée un grand marché de l'immigration", cingle-t-elle.

"Il y a un choix d'accueil ou une compensation financière, on est à mille lieues de la nécessaire solidarité avec les pays, en particulier, ceux du sud de l'Europe", assure l'écologiste. "Rien n'est réellement mis sur la table pour répondre à un problème majeur qui est celui de la disparition de dizaines de milliers de personnes dans la Méditerranée pendant les dernières décennies", poursuit-elle. "Je ne veux pas d'une Europe qui accepte de laisser mourir autant de monde à ses frontières. L'Europe se rend coupable de non-assistance à l'humanité en danger en Méditerranée et cela, je ne le veux plus", affirme Marie Toussaint.

Consciente du "durcissement des opinions au sujet de l'immigration", Marie Toussaint défend la mise en place d'un "accueil digne, en garantissant un travail" aux demandeurs d'asile. "Si on arrivait à mettre en place un accueil digne en garantissant un travail on résoudrait une partie des problèmes sociaux et on permettrait à ces gens de repartir chez eux s'ils le souhaitent", souligne-t-elle. Alors que la liste de Jordan Bardella est à son plus haut selon divers sondages avec 31% des intentions de votes, Marie Toussaint, créditée de 6%, fustige les "réponses nationalistes plus faciles qui prétendent qu'on va garantir la sécurité en un coup de baguette magique".

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