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Européennes : qui sont les élus FN surprises ?

Grâce à la progression historique du Front national, des candidats ont été élus contre toute attente. Francetv info vous en présente trois.

Article rédigé par Simon Gourmellet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Cinquième sur la liste de Jean-Marie Le Pen dans la circonscription Sud-Est, Dominique Martin a été élu au Parlement européen le 25 mai 2014.  (JACQUES DEMARTHON / AFP)

L'ampleur de la victoire du Front national a surpris tous les observateurs lors des élections européennes, dimanche 25 mai, et permis à des candidats frontistes de se faire élire de manière inattendue. Voici trois de ces eurodéputés surprises.

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Jeanne Pothain, l'eurodéputée qui pourrait ne jamais siéger

A peine élue, elle pourrait déjà céder sa place. Jeanne Pothain, colistière de Bernard Monot sur la liste FN Massif central-Centre, arrivée en tête avec 24,18% des voix, serait malade, selon Magcentre. Son mari explique que c'est pour cette raison qu'elle n'a pas fait campagne, et qu'elle n'était pas présente lors du dépouillement. Alors pourquoi cette Orléanaise de 45 ans, salariée d'un restaurant, s'est-elle présentée ? "Si elle a occupé la deuxième place sur la liste FN, c'est que la direction du parti à Nanterre en a décidé ainsi", a-t-il déclaré dimanche 25 mai. Elle milite au Front national depuis vingt ans, son mari depuis vingt-quatre. "Certains ont la passion de la chasse, d’autres de la pêche, chez nous c’est la politique", a expliqué son époux.

Contactée par francetv info, la directrice de campagne de Bernard Monot, tête de liste dans cette région, confirme que l'eurodéputée doit faire face "à des problèmes personnels", et précise qu'une décision sera prise lundi 26 mai dans la journée.

Dominique Martin, adepte de la méthode "démago à mort"

Cinquième sur la liste de Jean-Marie Le Pen (en tête avec 28,18% des voix) dans le Sud-Est, Dominique Martin ne devait pas s'attendre à devenir eurodéputé. Ce responsable FN s'était fait remarquer lors des dernières élections municipales en demandant l'exclusion du parti d'un de ses colistiers, qui disait aimer Mein Kampf et tenait des propos anti-islam sur Facebook, avait rapporté RTL.

Celui qui a été le directeur de campagne de Marine Le Pen en 2011 lors de sa conquête de la présidence du parti avait également fait parler de lui en 2007, en distillant ses recettes de campagne électorale aux militants frontistes. Pour lui, les électeurs sont des "clients" et le plus important est d’être "bien bien démago", "à mort". Pour séduire par exemple l'électorat d'origine portugaise, il a "été encore plus démago", explique-t-il dans un enregistrement publié par Mediapart. "Parce que les Portugais, ils font tout, eux, à la main, roulé sous les aisselles." Les eurodéputés portugais qu'il va côtoyer à Strasbourg apprécieront... 

Joëlle Bergeron, favorable au droit de vote des étrangers

Elle est à contre-courant des positions du Front national et cela lui coûte son siège. Joëlle Bergeron, numéro deux sur la liste FN et élue dans la circonscription Ouest, dont la liste est arrivée en deuxième position avec 19,30% des voix, est favorable au droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales. Une prise de position repérée par Le Lab. "Je ne sais pas quelle est la position du Front national, et pour le coup, je m’en fiche. En tant qu’individu, je suis favorable à ce qu’un étranger qui travaille, et paye des impôts en France, vote", expliquait la candidate lors d'un débat sur le sujet, organisé le 19 mai à Rennes (Ille-et-Vilaine).

Cet écart ne lui avait jusqu'à présent pas été reproché par la direction du Front national, alors que le parti réaffirme régulièrement son opposition au droit de vote des étrangers. Lundi 26 mai, à peine élue, Joëlle Bergeron a finalement dû laisser sa place à Gilles Pennelle, troisième sur la liste, à la demande de Marine Le Pen. 

Joëlle Bergeron n'est pas le seul trublion dans l'Ouest. Gilles Lebreton, sa tête de liste dans l'Ouest, a déjà critiqué les inspirations de son parti. C'était en 2008, dans l'un des ouvrages de ce professeur de droit public. Il s'émouvait que le Front national puisse, dans certains de ses écrits, faire référence à Carl Schmitt, théoricien officiel du nazisme de 1933 à 1936, rapporte Le Télégramme

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