Européennes : Manon Aubry "regrette que la gauche ne soit pas unie" pour ces élections

Elle accuse le Parti socialiste d'avoir "tourné le dos au programme de la Nupes".
Article rédigé par franceinfo
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La tête de liste LFI aux Européennes, Manon Aubry, le 3 avril 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

La tête de liste LFI aux Européennes, Manon Aubry, invitée de Demain l’Europe sur franceinfo mercredi 3 avril, "regrette" que la gauche "ne soit pas unie" pour ces élections européennes, notamment le Parti socialiste qui a "tourné le dos au programme de la Nupes".

"Je défends le programme de la Nupes, qui nous a permis d'élire 151 députés à l'Assemblée nationale", a répété la tête de liste des Insoumis pour les élections européennes. Si LFI voulait initialement présenter une candidature commune de la gauche à ce scrutin, à l'instar des législatives de 2022, leurs ex-alliés socialistes, écologistes et communistes ont choisi de se présenter chacun de leur côté. "Si on avait été ensemble, oui, on pourrait faire 28-30% et on aurait pu gagner ces élections européennes", a-t-elle regretté.

Pourtant, Manon Aubry assure avoir "offert toutes les conditions possibles" pour une union de la gauche pour ces élections européennes, allant même jusqu'à "ne pas faire de la tête de liste un préalable". "Vous en connaissez beaucoup des responsables politiques qui disent 'Je suis prêt à ne pas être en haut de l'affiche pour permettre l'union' ?", a-t-elle déploré.

Le scrutin européen, "premier tour de la présidentielle"

Mais la tête de liste LFI et celle du PS-Place publique Raphaël Glucksmann affirment leur volonté de rassembler la gauche après les Européennes du 9 juin. "Je me bats à la fois pour ces élections européennes et pour la suite", a assuré Manon Aubry, faisant du scrutin européen "le premier tour" de la présidentielle de 2027. "C'est la première et la dernière élection nationale entre 2022 et 2027", a-t-elle rappelé. "Raphaël Glucksmann l'a dit, lui, il prépare l'après-Mélenchon. Moi, ce qui m'intéresse, c'est l'après-Macron", a souligné la députée européenne, avant de défendre le leader Insoumis qui briguerait alors l'Élysée pour une quatrième fois.

"Je sais que Raphaël Glucksmann a dit qu'il fallait créer une union débarrassée de la ligne de Jean-Luc Mélenchon, mais ça veut dire être en rupture avec une grande partie des classes populaires et de ce qui a fait la force de la gauche", a-t-elle poursuivi. "C'est Jean-Luc Mélenchon qui a permis à la gauche française de relever la tête et qui a fait le meilleur score de la gauche de ces dernières années", a-t-elle expliqué. "On n’est pas condamnés à subir l’extrême droite ou les macronistes", a-t-elle renchéri. "Quand la gauche ne trahit pas, elle peut rester au pouvoir", a-t-elle développé dans une allusion à peine voilée au Parti socialiste.

Dans divers sondages, la liste de Jordan Bardella (RN) arrive en tête, créditée autour de 30% des intentions de vote le 9 juin, devant le camp de la majorité, mené par Valérie Hayer autour de 18%. Raphaël Glucksmann se place en tête à gauche (12%), devant Manon Aubry avec 7% d'intentions de vote, à égalité avec la liste EELV de Marie Toussaint.

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