Européennes : élue dimanche, la numéro deux de la liste FN dans l'Ouest démissionne
Joëlle Bergeron, élue dimanche 25 mai dans la circonscription Ouest, a été contrainte de céder sa place. En cause : son soutien au droit de vote des immigrés non communautaires dans les élections locales.
A peine élue, déjà partie. Joëlle Bergeron, numéro deux sur la liste Front national dans l'Ouest, a démissionné lundi 26 mai, au lendemain de son élection au Parlement européen. Elle a dû laisser sa place à Gilles Pennelle, troisième sur la liste et secrétaire départemental du FN en Ille-et-Vilaine, à la demande de Marine Le Pen, rapporte Ouest-France.
Dans une interview au Télégramme, l'élue lorientaise dénonce un "diktat". "Cela avait été décidé avant les élections, mais je ne pensais pas qu'il le mettrait en pratique, a-t-elle expliqué au quotidien. Je pensais que la parité serait respectée. Ils m'ont appelé le dimanche soir puis ce matin, je suis choquée". "Je suis blessée, je m'assois sur 40 ans de militantisme. Ce n'est pas respectueux des femmes" , a-t-elle confiée à France 3 Bretagne.
Une élue favorable au droit de vote des étrangers
Conseillère municipale FN de Lorient depuis les municipales de mars, Joëlle Bergeron a décidé de quitter le parti, la mairie et le conseil d'agglomération. "Leur philosophie n'est plus la mienne", a-t-elle expliqué au Télégramme.
Pendant la campagne, elle s'était distinguée en prenant position pour le droit de vote des étrangers non européens, une promesse de campagne de François Hollande que combat le FN. "Je ne sais pas quelle est la position du Front national, et pour le coup, je m’en fiche. En tant qu’individu, je suis favorable à ce qu’un étranger qui travaille, et paye des impôts en France, vote", expliquait-elle le 19 mai lors d'un débat à Rennes (Ille-et-Vilaine).
Interrogée par Le Scan, Joëlle Bergeron, qui se sent comme "un kleenex usagé", assure que sa mise à l'écart n'est pas liée à cette prise de position. "Gilles Pennelle est plus proche de Marine Le Pen", explique-t-elle. L'élue raconte également qu'on lui a demandé d'être sur la liste pour des questions de parité alors qu'elle était en vacances en Croatie. "Je n'ai pas aimé la pression considérable exercée contre moi. Ils n'aiment pas la gent féminine", conclut-elle.
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