Européennes : Valls assure qu'il n'y aura pas de changement de cap en cas de défaite du PS
A Barcelone, le Premier ministre s'en est pris mercredi soir, en trois langues catalan, français et espagnol, à "l'Europe de droite qui a échoué".
Dans sa ville natale de Barcelone (Espagne), le Premier ministre français Manuel Valls a jonglé mercredi 21 mai entre trois langues catalan, français et espagnol lors d'un meeting de plusieurs milliers de personnes organisé par le parti socialiste catalan à quatre jours des élections européennes.
"Jamais l'enfant que j'étais, né à Barcelone, n'aurait pensé qu'un jour, ce serait en Premier ministre qu'il reviendrait. Et pourtant me voilà parmi vous, Espagnol et Catalan de naissance, puis Français, pleinement Français, passionnément Français" depuis sa naturalisation à 20 ans. Sous des applaudissements nourris, il a salué une France où le Premier ministre "s'appelle Manuel" et des ministres "Najat" (Vallaud-Belkacem) et "Kader" (Arif).
Dans un discours où il a jonglé avec les trois langues, passant plusieurs fois de l'une à l'autre parfois dans les mêmes phrases, Manuel Valls a délaissé ses attaques contre l'extrême-droite, un des axes principaux de sa campagne en France, pour s'en prendre essentiellement à l'"Europe de droite" incarnée par la Commission européenne de José Manuel Barroso, qui selon lui "a échoué". "Si vous voulez voir une politique de gauche, regardez ce que nous faisons en France. Si vous voulez voir une politique de droite, regardez ce que fait la Commission européenne", a lancé Manuel Valls, dans une atmosphère plus surchauffée que lors de récents meetings en France.
@manuelvalls ovationné à Barcelone après un discours en catalan castillan et français vibrionnant #Europeennes2014 pic.twitter.com/6ANNQiLBt2
— anne laure dagnet (@aldagnet) May 21, 2014
Les 50 milliards d'euros d'économies, "ce n'est pas de l'austérité"
La politique menée du côté nord des Pyrénées, avec un plan d'économies de 50 milliards d'euros sur trois ans, "ce n'est pas de l'austérité", a-t-il de nouveau assuré, au côté de Martin Schulz, mais aussi de l'ancien Premier ministre espagnol (1982-1996) Felipe Gonzalez et de candidats socialistes espagnols. Pour le vote de dimanche, "il s'agit de choisir entre une Europe de droite qui a échoué et une Europe de gauche qui est la seule capable de relancer le projet européen", a-t-il lancé.
Le Premier ministre français s'est aussi autorisé une petite incursion dans la politique espagnole, en défendant le droit à l'avortement que veut restreindre le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy. "J'appuie ici comme en France toutes les femmes qui luttent pour leurs droits fondamentaux et pour la liberté fondamentale qui est de choisir sa maternité", a-t-il lancé.
Pas de changement de cap "de gouvernement" ni de "majorité" en cas de défaite
Peu avant le meeting, devant les journalistes, Manuel Valls est revenu sur les sondages difficiles pour les socialistes et les partis pro-européens en Espagne et surtout en France. Il n'y aura "pas de changement de gouvernement" ni de "majorité" ni de "ligne économique" en cas de mauvais résultats du PS aux élections européennes de dimanche, a également affirmé le Premier ministre français, alors que les sondages prédisent une nouvelle défaite au PS après celle des municipales en mars.
"Moi, je crois que les Francais, depuis quelques jours, quelques semaines, avec les choix que nous avons faits, de soutien au pouvoir d'achat avec la baisse d'impôt (...) comprennent peut-être mieux la politique qui est la nôtre (...) Nous verrons ce que les Français diront dimanche, mais moi je me bats pour les convaincre", a-t-il dit.
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