Européennes 2024 : "La CGT n'appelle pas à voter pour un candidat" mais "à barrer la route à l'extrême droite", explique Sophie Binet
"La CGT n'appelle pas à voter pour un candidat ou pour un autre" aux élections européennes mais "à barrer la route à l'extrême droite parce que nous considérons qu'il n'y a pas pire danger pour les travailleuses et les travailleurs", explique dimanche 2 juin sur franceinfo et France Inter, la secrétaire générale du syndicat, Sophie Binet. Alors que le Rassemblement national est très haut dans les sondages sur les intentions de vote pour le scrutin du 9 juin, Sophie Binet "tire trois leçons".
La première, "c'est que c'est un sacré constat d'échec pour l'Europe de voir que partout l'extrême droite est aux portes du pouvoir" parce que l'Union européenne "a été construite après la guerre pour que plus jamais la guerre se reproduise et que plus jamais les fascistes arrivent au pouvoir". Selon elle, "cela doit interroger sur les politiques néolibérales mises en place et sur cette Europe sociale qui n'a jamais vu le jour et cette Europe du capital qui est bel et bien présente".
La deuxième leçon, "c'est que l'extrême droite est forte parce qu'on lui déroule le tapis rouge et parce que de nombreuses forces politiques reprennent ces idées et la banalisent". Sophie Binet vise "notamment Emmanuel Macron et sa loi Asile et immigration".
La troisième leçon vise "les forces de gauche qui normalement devraient incarner l'alternative". Elles sont "trop divisées" et "ont été décrédibilisées, notamment par le quinquennat de François Hollande". La secrétaire générale de la CGT assure que le syndicat "n'est dans aucun camp", ni dans celui de La France insoumise, ni dans celui de la liste PS-Place publique menée par Raphaël Glucksmann.
"Il est très important d'aller voter le 9 juin"
Sophie Binet redit qu'il "est très important d'aller voter le 9 juin prochain parce que ce qui se passe à Strasbourg et à Bruxelles a un impact sur notre quotidien de travail". Par exemple, poursuit-elle, "on s'est battus avec les syndicats européens pour gagner une directive sur les travailleurs des plateformes pour permettre que les livreurs à vélo et une présomption de salariat. On s'est opposés à Emmanuel Macron qui a jusqu'au bout a essayé d'empêcher cette directive".
La secrétaire générale de la CGT insiste : "À chaque fois qu'il a fallu se battre, les députés européens Rassemblement national, soit ils avaient piscine et visiblement ils aiment beaucoup nager, soit ils ont voté contre l'amélioration des droits".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.