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Elections européennes : "Il y a une baisse de l’adhésion aux partis politiques traditionnels" chez les jeunes

A l'approche des élections européennes, "les engagements ont changé" chez les jeunes, selon Baptiste Thevelein, le président du réseau d'associations étudiantes Animafac. Il note "une baisse de l'adhésion aux partis politiques traditionnels".

Article rédigé par franceinfo
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"Les engagements ont changé" chez les jeunes, estime Baptiste Thevelon, le président du réseau d'associations étudiantes Animafac (photo d'illustration). (MAXPPP)

Il y a une "mutation de l'engagement" chez les jeunes, a affirmé sur franceinfo lundi 4 mars Baptiste Thevelein, président du réseau d'associations étudiantes Animafac. A l'approches des élections européennes, qui se dérouleront au mois de mai, il note "une baisse de l'adhésion aux partis politiques traditionnels". Selon lui, de plus en plus de jeunes donnent de leur temps et choisissent de devenir bénévoles en s’engageant dans des associations.

franceinfo : Que signifie "l’engagement" aujourd'hui pour les jeunes ?

Baptiste Thevelein : Il y a des définitions qui sont extrêmement variées et diverses en Europe. On est contre ce discours, que l’on entend souvent, selon lequel la jeunesse s’engage moins, participe moins, est moins civique et moins vaillante qu’avant. On dit que les engagements ont changé, qu’ils ont muté. On est là pour essayer de montrer qu’on a, dans notre réseau, des associations qui agissent au niveau de l’engagement et au niveau de l’Europe. C’est une étude assez longue qui se fait en partenariat avec des universités européennes. Elle vise à s’interroger et à reconnaître les dispositifs de l’engagement par les établissements d’enseignement supérieur en Europe. C’est quelque chose qui va se faire en plusieurs étapes. La première est de réaliser une cartographie de ce qui existe officiellement dans le règlement et dans les lois, puis d’aller voir sur le terrain ce qui se passe.

L’engagement c’est une valeur ajoutée pour un jeune étudiant, notamment sur le CV. Les entreprises sont-elles demandeuses de ça ?

Je le crois profondément. Dans la période qu’on connaît actuellement et dans ce qui va pouvoir différencier deux profils, la question de l’engagement et de ce qui a été fait par les jeunes dans l’éducation non formelle, au-delà de ce qu’ils ont pu apprendre sur les bancs de l’école ou de l’université, c’est vraiment une valeur ajoutée. C’est vrai qu’il y a des étudiants qui vont s’engager pour cette raison-là mais il y a beaucoup de gens qui vont s’engager parce qu’ils vont pouvoir approfondir une cause qu’ils ont à cœur et la mener jusqu’au bout.

Est-ce qu’il y a encore un engagement politique en France et en Europe comme il y en avait il y a 20 ou 30 ans, lorsqu’on prenait sa carte dans un parti politique. Est-ce qu’il y a un engagement également transeuropéen ?

Effectivement, il y a une baisse de l’adhésion aux partis politiques traditionnels. Est-ce que pour autant il y a une baisse de l’intérêt pour la politique et pour l’envie de s’impliquer et de mener des choses ? Je ne crois pas. On a une mutation de l’engagement plus locale, plus temporaire mais qui n’est pas plus vaine, qui a justement une action plus concrète. C’est pour cela qu’avec le réseau Animafac on organise à Paris un évènement le 16 mars, à quelques semaines des élections européennes. Il s’appelle "Quartier général". L’idée est de montrer que les engagements des jeunes en Europe, sont divers et très locaux. On essaie d’aborder les choses d’une façon différente. C’est un challenge, un défi à relever. On tente de parler de l’Europe des engagements, de la manière dont elle se construit au quotidien par les actions qu’on mène sur les territoires. C’est pour ça qu’on essaie de mettre en avant l’impact, même minime, que les jeunes peuvent avoir sur l’Europe et sur sa construction.

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