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Vidéo Abstention record aux élections régionales : Jean-Pierre Raffarin appelle à "écouter" l'électeur plutôt que "lui faire des reproches"

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Article rédigé par franceinfo
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"Il y a beaucoup de contestations, de protestations, de ras-le-bol", a estimé l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac.

"Je pense que dans la démocratie, l'électeur est le patron, donc il faut plutôt l'écouter que lui faire des reproches", a estimé mardi 22 juin sur franceinfo Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, ancien membre du parti Les Républicains. Il estime que la très forte abstention aux élections régionales et départementales est notamment liée à un manque de décentralisation et d'enjeux.

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"Il faut analyser l'abstention et comprendre pourquoi" l'électeur s'abstient, a insisté Jean-Pierre Raffarin. En s'abstenant, l'électeur "nous dit des choses très différentes. Il dit d'abord qu'il n'est pas content, qu'il ne croit pas forcément à l'élection, à la qualité de l'homme politique ou de la femme politique. Il y a beaucoup de contestations, de protestations, de ras-le-bol".

"Les gens ne voient pas les enjeux"

D'après l'ancien Premier ministre, le manque d'intérêt des électeurs est aussi lié à un manque de décentralisation. "Les gens veulent voir des enjeux", alors que les collectivités travaillent souvent dans le consensus. "Au fond, la décentralisation c'est quand même la recherche d'un consensus. Quand vous faites un collège dans la région, vous le faites avec l'accord du maire, même s'il n'est pas de votre opinion politique, vous le faites avec l'accord du recteur. Quand vous faites une route, 'est-ce que c'est le maire ? Est-ce que c'est le département ? Est-ce que c'est le préfet ? Est-ce que c'est la région ? Les gens ne voient pas les enjeux", a développé Jean-Pierre Raffarin.

"Il n'y a pas assez de libertés, pas assez de décisions qui se prennent au niveau de la région. Je pense qu'il faut aller plus loin pour que les gens comprennent bien que la décentralisation, c'est une question de pouvoir."

Jean-Pierre Raffarin

à franceinfo

Jean-Pierre Raffarin a pris l'exemple de la Nouvelle Aquitaine où, pour accepter de fusionner, les écologistes voulaient que le président socialiste Alain Rousset renonce au TGV entre Toulouse et Bordeaux. "Là, il y a un enjeu. Mais ce n'était pas l'enjeu de la campagne. Il faut qu'il y ait des enjeux de décentralisation pour que les électeurs comprennent qu'il y a des milliards qui sont investis sur le territoire et qu'il faut naturellement que les régions y participent", a souligné l'ancien Premier ministre.

D'après lui, "il fallait faire ces élections" et ne pas les reporter comme le voulaient certains. "Reporter les élections, ce n'est jamais très bon. Le plus possible, les élections il faut les faire à leurs dates. Le calendrier électoral, ça fait partie des règles démocratiques", a jugé Jean-Pierre Raffarin. Il adresse un message aux électeurs : "Votez pour qui vous voulez, mais allez voter" pour le second tour, dimanche 27 juin.

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