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Régionales : la distribution des plis électoraux réorganisée pour "réussir en deux jours ce qui a été raté en deux semaines"

La société privée Adrexo a moins de professions de fois à distribuer pour ce second tour des élections régionales et départementales. Elle a également recruté 6 000 intérimaires supplémentaires.

Article rédigé par Alain Gastal
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Des plis électoraux distribués par Adrexo (illustration). (TOMMY CATTANÉO / RADIO FRANCE)

Grosse pression sur La Poste et Adrexo, l'entreprise privée chargée de distribuer une partie des plis électoraux pour les élections régionales et départementales, à quelques heures du second tour, dimanche 27 juin. Lors du premier, des dysfonctionnements ont été rencontrés. Des problèmes qui ont valu au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, d'être interrogé devant la commission des lois du Sénat.

Pour ce second tour, les délais sont très serrés. Les candidats se sont déclarés lundi pour les départementales et les listes pouvaient fusionner jusqu'à mardi soir pour les régionales. Il a ensuite fallu imprimer les professions de foi, les mettre sous enveloppe et c’est jeudi après-midi seulement que les premiers cartons ont été livrés aux distributeurs.

La répartition a été modifiée : cinq millions d’enveloppes ont été retirés à Adrexo, et réattribués à La Poste. La société privée a, en plus, recruté 6 000 intérimaires supplémentaires cette semaine. Mais pour Philippe Viroullet, chef de centre à Poitiers pour Adrexo et délégué syndical, le problème n'est pas le nombre, mais la formation, ou plutôt la quasi absence de formation de ces nouveaux salariés : "La stratégie d'Adrexo a été de recruter massivement des salariés intérimaires, qui ont juste une petite formation. Ils ont des moyens assez limités, des plans assez mal faits aussi, objectivement."

"Ce n'est pas facile, pour quelqu'un qui démarre, de se retrouver avec une voiture pleine de plis, dans une commune qu'il ne connaît pas forcément, et de distribuer tout ça avec de la méthode, comme le ferait un titulaire."

Philippe Viroullet, chef de centre à Poitiers

à franceinfo

Avec ce personnel formé à la va-vite, Adrexo doit distribuer 37 millions d’enveloppes d’ici samedi. Autrement dit, "il faut réussir en deux jours ce que nous avons raté en deux semaines", résume un autre syndicaliste de la société.

Une réorganisation qui soulage Adrexo

La Poste va donc être davantage mise à contribution. Elle peut compter sur son réseau traditionnel de facteurs, qui ont l’avantage de connaître leur tournée, les villes, les plans, les noms des rues, la configuration des immeubles. La Poste va mobiliser jusqu'à samedi après-midi ses préposés pour des tournées qui sont rallongées.

Elle va surtout venir au secours d'Adrexo, comme dans le nord de la France, ou Régis Souaille-Jacques, chef de centre Adrexo à Saint-Quentin et délégué central Force ouvrière, est bien content que La Poste le déleste d’un tiers de son fardeau, car jeudi après-midi encore, les livraisons de bulletins étaient en retard. "Si La Poste me prend la partie qu'elle me dit, on arrivera à pallier le retard, assure-t-il. Chez moi, les plis qu'ils prennent sont dans une zone qui m'arrange, pour tout vous dire, et qui était compliquée à faire distribuer. La Poste me prend cette zone-là, et du coup, moi, je me retrouve avec assez d'effectifs cette fois-ci pour pouvoir distribuer même dans le petit laps de temps que l'on a."

Les préfectures rappellent, par ailleurs, qu'un service mis en place par le ministère de l'Intérieur est en ligne pour consulter les professions de foi des candidats aux élections régionales et départementales. Ce service complémentaire aux programmes distribués dans les boîtes aux lettres doit permettre de "favoriser l'information des électeurs", mais aussi de contourner les éventuels dysfonctionnements d'acheminement. Des points d'accès numériques, sans rendez-vous, sont également ouverts dans certaines préfectures et sous-préfectures pour les personnes qui n'ont pas accès à internet. C'est le cas notamment à Orléans, Montargis et Pithiviers dans le Loiret et à Lyon et Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône.

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