Egypte : en compagnie des manifestants
Nos envoyés spéciaux ont accompagné l'un de ces opposants cet après-midi.
C'est devenu, dit-il, son boulot quotidien. Chaque jour, vers 16h, cet homme d'affaires égyptien investit la place Tahrir, occupée par des milliers d'opposants au président Morsi.
Ils avaient promis qu'avec l'islam, ils allaient résoudre tout. Et c'est comme ça qu'ils avaient gagné avec plus de 51%. Les gens ont dit : on va essayer. Un an plus tard, ils ont réalisé que ce sont des gens qui utilisent la religion pour arriver à leurs fins.
Pour rappeler au pouvoir islamiste qu'eux aussi sont musulmans, les opposants prient et demandent a Dieu de les aider dégager Morsi. Nadjib n'a pas de mots assez durs pour dénoncer "l'incompétence des islamistes depuis un an". Insécurité, tourisme en berne, division confessionnelle, la liste est longue.
Il y a une souffrance sur le plan économique. Les finances du pays se sont effondrées. Il y a des familles qui ne mangent qu'un repas fait de pain ! Il y a aussi une souffrance sur le point de la liberté.
Quand on rappelle aux opposants que Morsi a été élu démocratiquement, ils le reconnaissent mais estiment qu'il a trahi le peuple en gérant mal le pays.
La démocratie se gagne chaque jour. Ce n'est pas un mandat que vous recevez et vous en faites ce que vous voulez. Il y a des limites à cette démocratie.
Ce soir, sur la place Tahrir, le camp des anti-Morsi revit la fièvre d'un certain 11 février 2011. Ce soir-là, c'était Moubarak que les Égyptiens chassaient du palais.
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