Écoutes de Nicolas Sarkozy : début de polémique
Quelle semaine pour Nicolas Sarkozy. Après les enregistrements de son ancien conseiller, on apprenait hier que, pour la première fois, un ancien président de la Ve République avait fait l'objet d'écoutes téléphoniques diligentées par la justice. Du côté des proches de Nicolas Sarkozy, on évoque un acharnement judiciaire.
Il n'a rien changé à son agenda. Hier soir, Nicolas Sarkozy a assisté au concert de son épouse en Suisse. Filmé avec un téléphone portable tout sourire, il est accuilli par de longs applaudissements et ne laisse rien paraître après les révélations du "Monde". Pourtant, l'ancien président a appris qu'il a été placé pendant des mois sur écoute par les magistrats du pôle financier qui enquêtent sur des affaires de trafic d'influence. Les avocats sont scandalisés. Les magistrats ont donc écouté les conversations de l'ancien président avec son conseil, Thierry Herzog, ce qui suscite la colère de nombreux ténors du barreau. Dans une lettre ouverte, ils alertent les pouvoirs publics de ce qu'ils qualifient de "danger pour la démocratie" et de "dérive".
A partir du moment où on enregistre des conversations entre un avocat et son client, on est dans la dictature de la transparence.
Les magistrats avaient-ils le droit d'ordonner les écoutes? Oui, selon le Code pénal, avec une restriction: alerter le bâtonnier.
Les conversations sont couvertes par Ie par le secret, mais elles peuvent être retranscrites dès lors qu'on soupçonne l'avocat d'avoir participé à l'infraction.
Nicolas Sarkozy n'est toujours pas sorti de son silence. Lundi, il devrait maintenir son déplacement prévu à Nice avec Bernadette Chirac.
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