Xavier Niel se paie Orange Suisse
La fringale financière de Xavier Niel semble ne pas connaître de limites. Quelques mois seulement après avoir acquis Monaco Telecom pour 322 millions d'euros, le milliardaire français s'est offert un nouveau jouet : Orange Suisse. Xavier Niel s'était déjà porté candidat au rachat du troisième opérateur de Suisse en 2010 lorsqu'Orange envisageait de se défaire de sa branche helvétique. Le fonds Apax partners, propriétaire actuel de l'opérateur helvétique, a annoncé jeudi avoir trouvé un accord pour céder son actif à la holding de Xavier Niel pour 2,8 milliards de francs suisses (2,3 milliards d'euros).
"Les stratégies sont toujours de récupérer des investissements ", Bruno Salgues, directeur d'études à Mines Telecom
Une manière de rebondir en beauté pour le patron de Free après l'échec de son aventure américaine. Xavier Niel avait tenté de racheter T-Mobile, la filiale américaine de Deutsche Telekom, pour 12 milliards d'euros. Les allemands avaient finalement décidé de temporiser. Mais pour Bruno Salgues, directeur d'études à Mines Telecom, le rachat d'Orange Suisse n'est pas un simple coup d'éclat. C'est aussi un investissement rationnel : "Il rachète pour 2,3 milliards quelque chose qu'il a essayé d'acheter 1,5 milliards. Mais Orange Suisse vaut beaucoup plus que 2,3 milliards. Les stratégies sont toujours de récupérer des investissements."
Un marché prometteur
"Ma plus grande priorité sera de gérer Orange Suisse en accord avec l'environnement et les spécificités du marché suisse" a souligné Xavier Niel. "Depuis 2012, lorsque Orange Suisse a été acquis par le fonds Apax, mon équipe et moi avons suivi de très près tous les développements vécus par la société" a ajouté le milliardaire français. Orange Suisse, qui employait 871 salariés à fin septembre, compte 2,1 millions d'abonnés, ce qui en fait le numéro trois du marché mobile suisse, nettement derrière l'opérateur historique Swisscom et au coude-à-coude avec Sunrise.
L'arrivée de Xavier Niel en Suisse est peut-être le prélude à une consolidation du secteur ou à une transformation d'Orange Suisse en un opérateur complet, susceptible de fournir des offres "couplées" : téléphone fixe, TV et internet. Par ailleurs, le revenu moyen par abonné en Suisse est beaucoup plus important qu'en France. Ce qui laisse de la marge à Xavier Niel pour employer la "méthode Free" qui consiste à faire baisser les prix pour récupérer des parts de marché. Quitte à se mettre à dos la concurrence suisse qui, une fois n'est pas coutume, pourrait ne pas rester neutre face à ce nouveau venu dans le secteur.
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