Où placer votre argent si vous abandonnez votre Livret A ?
La rémunération du livret d'épargne le plus prisé des Français va atteindre un plancher historique en août, à 1%. Plusieurs solutions de repli existent si vous souhaitez un placement plus intéressant.
L'argent placé sur votre livret A ne rapportera plus grand chose : le taux de rémunération de ce placement très prisé des Français va passer à 1% au 1er août, contre 1,25% aujourd'hui, a annoncé Bercy jeudi 10 juillet.
A ce taux, il reste supérieur à l'inflation (0,5% en juin) mais perd encore un peu de son atractivité. Y a-t-il un salut en dehors du Livret A ? Voici quelques conseils pour placer votre argent ailleurs.
Si vous avez des revenus modestes
Le Livret d'épargne populaire. Réservé aux foyers situés en dessous d'un plafond de revenus (par exemple, 19 140 euros par an pour une personne seule), le LEP permet de bénéficier d'un taux supérieur de 0,5 point supérieur à celui du Livret A : actuellement, il est donc de 1,75% mais devrait également baisser au 1er août. Autres avantages : comme le Livret A, le LEP est totalement exonéré d'impôts et votre épargne est disponible à tout moment. En revanche, vous ne pourrez placer que 7 770 euros maximum sur ce livret.
Si vous ne voulez pas vous compliquer la vie
Les livrets défiscalisés. Si vous ne vous sentez pas très à l'aise pour vous lancer dans des comptes d'apothicaire, le plus simple est de conserver votre bon vieux Livret A. Après tout, même si le taux est bas, c'est mieux que rien, et supérieur à l'inflation. Vous pouvez y déposer jusqu'à 22 950 euros, et utiliser cet argent quand bon vous semble.
Si vos économies dépassent ce plafond, vous pouvez ouvrir un Livret de développement durable (LDD) et y placer jusqu'à 12 000 euros, aux mêmes conditions que le Livret A.
Si vous ne souhaitez pas prendre de risques
Les super-livrets. Les publicités de certaines banques vous promettent des taux a priori beaucoup plus élevés que celui d'un Livret A, jusqu'à 4% voir 5% ! Attention, car il s'agit de taux qui ne sont valables que pendant quelques mois. Par exemple, Cetelem propose un Livret rémunéré à 3,10% brut, mais seulement pendant un an. Après quoi, le taux retombe à 1,50%. La banque RCI (groupe Renault) propose, elle, 5% pendant quatre mois, puis 1,80%.
Pour trouver le livret qui vous convient, il faut identifier vos besoins et rester à l'affût : d'une banque à l'autre, les produits ont des caractéristiques différentes et les taux intéressants sont souvent proposés dans le cadre d'offres promotionnelles temporaires. Il faut en outre avoir à l'esprit que les intérêts perçus grâce à ces livrets sont soumis aux cotisations sociales (15,5%) ainsi qu'au barème de l'impôt sur le revenu. A vous de calculer si vous n'allez pas perdre en impôts ce que vous aurez gagné en intérêts.
Les comptes à terme. Ce type de comptes est intéressant quand on veut placer une grosse somme d'argent pour une durée limitée et prévue à l'avance. Toutes les banques proposent ces produits avec des taux et des durées différentes. Là aussi, les intérêts perçus sont soumis aux prélèvements sociaux et à l'impôt sur le revenu.
Le plan d'épargne-logement. Même si vous n'avez pas l'intention d'acquérir un logement, il peut être intéressant d'ouvrir un PEL. Vous pouvez y déposer jusqu'à 61 200 euros. Le taux d'intérêt est de 2,5% actuellement. Mais pour bénéficier de ce taux avantageux, l'idéal est de conserver son PEL entre quatre et dix ans. Dans cette période, votre PEL vous donne droit à un prêt épargne-logement pour financer un projet en rapport avec une résidence principale, ainsi qu'à une prime d'Etat pouvant aller jusqu'à 1 525 euros. A noter que le gouvernement a démenti, dimanche 5 janvier, être en train de plancher sur une réforme du PEL, contrairement aux affirmations du Journal du dimanche.
Par rapport à un livret, sur lequel les versements sont libres, le PEL est plus contraignant, puisque vous devez y verser 540 euros par an minimum. A noter que le PEL est soumis aux prélèvements sociaux (15,5%), mais pas à l'impôt sur le revenu (sauf si vous avez le malheur de le garder plus de douze ans !).
Si vous êtes prêts à prendre des risques
L'assurance-vie. C'est l'un des placements préférés des Français. Il existe deux grands types d'assurance-vie : les contrats en euros (avec une rémunération minimale garantie) et les contrats mixant placements en euros et en unités de compte (actions, Sicav, etc.). Ces derniers comportent une part de risque lié aux évolutions de la Bourse, mais ils sont souvent plus rentables.
Selon les contrats, l'assurance-vie permet de toucher un capital ou une rente viagère à un moment donné (par exemple lors du départ en retraite), ou de transmettre ce capital ou cette rente à une personne désignée en cas de décès. L'assurance-vie est soumise aux prélèvements sociaux (15,5%) ainsi qu'à l'impôt sur le revenu, mais de façon plus avantageuse si elle est conservée au moins huit ans.
La Bourse. C'est l'investissement qui peut générer les plus gros revenus, mais c'est aussi le plus risqué. Boursicoter nécessite un suivi particulièrement attentif de l'actualité financière. Cependant, pour les débutants, il est possible de souscrire un plan d'épargne en actions (PEA). Fiscalement, ce placement est intéressant s'il est conservé plus de cinq ans : il est alors exonéré d'impôt sur le revenu. Mais pour pouvoir continuer à verser de l'argent, mieux vaut n'effectuer aucun retrait pendant huit ans. Dans tous les cas, les prélèvements sociaux de 15,5% sont appliqués sur les plus-values.
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