Vers un nouveau bras de fer de la filière porcine ?
Nouveau rebondissement dans la crise de la filière porcine ? La cotation des cours du porc a été annulée ce lundi au marché au cadran à Plérin. C’est là que s’établit le prix de référence national de la viande de porc. En cause : deux industriels majeurs de la transformation de viande, la Cooperl et Bigard/Socopa n'y ont pas participé. Ils jugent que le cours du porc à 1,40 euros le kilo est trop cher. Ce prix revalorisé a été fixé avec le gouvernement le 17 juin pour soutenir les éleveurs en difficulté.
Dans un communiqué, le syndicat des industriels de la viande (SNIV-SNCP) estime que la production, "soutenue par les pouvoirs publics (...), obtient les prix les plus élevés d'Europe, sans trop se soucier du devenir des abattoirs " alors qu'en face "le secteur charcuterie-salaison considère que les viandes européennes sont meilleures que les viandes françaises (elles sont en réalité moins chères) " et que la grande distribution "n'a pas encore renoncé à sa politique de guerre des prix ".
Le président de la Fédération nationale porcine Paul Auffray dénonce quant à lui un chantage et demande l'aide de l'Etat. "Les deux outils industriels qui ont décidé de boycotter le marché encadrant, ça ressemble à une prise d’otage des éleveurs ", estime-t-il en craignant "une paralysie de la filière ".
"Cette attitude de la part des industriels ressemble à une provocation à l'égard des éleveurs qui réclament depuis des mois une revalorisation de leurs produits. La réponse des industriels, c'est de boycotter les enchères et de laisser sur le carreau environ 20.000 cochons par semaine."
Selon Paul Auffray, Cooperl et Bigard (qui représentent 30% des achats de porcs au marché au cadran) "voudraient que les prix baissent de 15 centimes par kilo " par rapport à leur niveau actuel.
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