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Vers la fin du monopole sur les pièces automobiles ?

En France, les constructeurs automobiles sont les seuls à pouvoir produire et vendre les pièces détachées visibles de leurs voitures. L'Autorité de la concurrence a demandé lundi l'ouverture de ce marché, pour faire baisser les prix.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (PHOTOPQR/LE PARISIEN/BOURDON Gwenael/AULNAY SOUS BOIS Maxppp)

C'est à l'issue d'une enquête de plus d'un an que l'Autorité de la concurrence a rendu cet avis lundi. Elle se dit favorable à la libéralisation du marché des pièces automobiles, c'est-à-dire à "une levée, progressive et maîtrisée, du monopole sur les pièces détachées 'visibles' ", si possible "par la loi " et selon "l'échéancier prévu par décret ". Et l'Autorité d'argumenter : "La France est quasiment le seul pays d'Europe dans lequel, même en corrigeant de l'inflation, le prix des pièces détachées a augmenté depuis le début des années 2000, de l'ordre de 10% ", précide Bruno Lasserre, son président. 

Quelle est la réglementation actuellement en vigueur ? Aujourd'hui, seuls les grands constructeurs de type Renault et PSA peuvent produire et vendre les pièces de l'extérieur du véhicule, comme les ailes, les capots, les pare-chocs, pare-brise ou rétroviseurs. Une règlementation prévue pour protéger la propriété du design des voitures, mais qui leur donne en passant "le monopole légal sur plus de 70% des ventes de pièces ", explique l'Autorité de la concurrence.

Ce que propose l'Autorité Dans son avis, l'Autorité dit concevoir ce monopole sur les pièces destinées à l'assemblage des véhicules neufs. Que Renault mette du Renault sur ses propres voitures. En revanche, elle estime que les pièces destinées à la réparation ne devraient pas relever de la même protection. Un point de vue partagé par l'UFC-Que choisir qui estime que ce monopole est préjudiciable au consommateur. 

Pourquoi ça bloque ?  Premièrement, parce que les constructeurs ne sont pas décidés à lâcher ce monopole très lucratif. Deuxièmement, parce qu'ils avancent un argument massue en ces temps de crise : selon eux, si 71% des pièces de carrosserie des voitures PSA Peugeot Citroën et Renault sont aujourd'hui fabriquées en France, l'ouverture du marché à la concurrence pourrait changer la donne et porter un coup à l'activité et à l'emploi de la filière. "Plus de 2.200 emplois " seraient sacrifiés, selon un communiqué du CCFA, Comité des constructeurs français d'automobiles. 

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