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Une taxe sur les écrans de télé pour financer l’audiovisuel public

Téléviseurs, écrans d’ordinateurs et téléphones mobiles : une nouvelle taxe sur tout ce qui peut recevoir la télé pourrait être créée pour boucler le budget de France Télévisions et Radio France, bientôt privées de publicité. C’est la nouvelle piste de l’Elysée, révèlent Les Echos…
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © RADIO FRANCE / Laétitia de Germon)

Nicolas Sarkozy avait pris tout le monde de court, le 8 janvier, en annonçant, lors de ses vœux à la presse, la suppression prochaine de la publicité sur les chaînes publiques (France Télévisions et Radio France). La première idée, pour compenser cette perte sèche de revenus de près de 900 millions d’euros par an, consistait à taxer les ressources publicitaires des chaînes privées de radio et de télévision, et des opérateurs télécoms.

Face au tir de barrage des groupes concernés (Bouygues au premier plan), il a fallu trouver des solutions complémentaires. Un panachage en quelque sorte, pour faire passer la pilule. Car les opérateurs privés craignaient que le bilan ne soit négatif pour eux. En clair, que les reports d’investissements publicitaires des annonceurs des chaînes publiques vers les chaînes privées soient inférieurs au montant de la taxe.

Une réunion s’est donc tenue à l’Elysée lundi soir, révèle ce matin le quotidien Les Echos. La piste qui ressort de ce brainstorming permettrait de diminuer l’impact de la taxe infligée aux chaînes privées : il s’agit d’une nouvelle taxe sur les "produits bruns", écrans de télévision, écrans d’ordinateurs, téléphones mobiles bref, tous les appareils électroniques grand public qui permettent de recevoir la télé.

Le chiffre d’affaires du secteur avoisine les 17 milliards d’euros annuels. Une taxe de 1 à 2% pourrait donc rapporter jusqu’à 340 millions d’euros. Et comme la plupart des industriels du secteur sont asiatiques, la mesure ne serait pas trop impopulaire. Elle se traduirait toutefois par une augmentation du prix de vente de 15 à 30 euros sur un écran LCD par exemple, alors que ces "produits bruns" subissent déjà l’écotaxe. En pleine polémique sur le pouvoir d’achat, cette idée promet d'alimenter le débat.

Lors de ses vœux aux forces vives ce matin, Nicolas Sarkozy a tenu à réaffirmer que ce “financement mutualisé sur l’ensemble des nouveaux moyens de communication” n’impliquera “aucune évolution du périmètre de France Télévisions”. En clair, il n’y a pas de privatisation en vue. Avec la suppression de la publicité, “plus personne n’aura le mauvais prétexte qui consiste à dire 'la tyrannie de l’audience m’empêche d’avoir des programmes adaptés à une télévision publique'”, a précisé le chef de l’Etat.

Gilles Halais

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