Un moment d'euphorie... avant une nouvelle plongée des Bourses
Il n'y a pas eu de miracle Obama sur les Bourses. “Maintenant que l'élection est finie, les investisseurs redeviennent sobres et tournent les yeux vers les vrais malheurs de l'économie”, commente sobrement un courtier, à Tokyo. Pour Masatoshi Sato, courtier chez Mizuho Investors Securities, “le marché attend maintenant de voir quelles mesures économiques concrètes (M. Obama et son équipe) sortiront de leur chapeau.”
Effectivement, après s'être envolées un temps, les marchés d'Asie ont lourdement replongé dans le rouge. Tokyo a clôturé en forte baisse : -6,53% à la clôture.
_ Tout comme New York d'ailleurs... Hier, le Dow Jones a cédé 5,05% à la clôture - et le Nasdaq 5,53%. Histoire de rappeler la dure réalité au nouveau président ?
Tous les indicateurs sont au rouge aujourd'hui. Le secteur privé américain a perdu 157.000 emplois en octobre, après en avoir supprimé 26.000 en septembre. Et l'activité dans les services aux Etats-Unis s'est contractée en octobre, selon l'indice ISM des directeurs d'achats du secteur.
_ Ces chiffres laissent présager de mauvaises nouvelles sur le front des statistiques de l'emploi, dont la publication demain est attendue avec inquiétude par les investisseurs.
En Europe également, ça ne va pas mieux. Les ventes du commerce de détail dans la zone euro ont reculé de 1,6% sur un an en septembre. Et l'indice composite des directeurs d'achat (PMI) dans la zone euro a enregistré en octobre sa plus forte baisse mensuelle depuis juillet 1998. Les Bourses européennes ont pour la plupart clôturé en baisse hier.
Et pour la deuxième fois en un mois, la Banque centrale européenne (BCE) devrait abaisser nettement son principal taux directeur aujourd'hui dans la journée, histoire de rassurer un peu les marchés et de donner un peu d'air à l'économie. Les analystes pronostiquent une réduction d'un demi-point à 3,25%.
Maintenant, tous les grands acteurs du capitalisme mondial attendent avec impatience le sommet du G20 - le sommet des principaux pays industrialisés et émergents - sur la réforme du système financier, le 15 novembre près de Washington, et auquel le président élu Obama pourrait participer.
_ On attend un plan d'action à court terme face à la crise, bien sûr ; des mesures qui viseraient à accroître la transparence financière, la gestion des risques, la coordination entre les régulateurs et même à adopter des règles plus cohérentes, par exemple quand il s'agit de comptabilité et de capitalisation.
Des mesures concrètes, c'est ce que réclament les Européens : une réforme réelle et complète du système financier, une sorte de nouveau Bretton Woods (du nom des accords qui gouvernent depuis 1944 la finance internationale). Ils proposent une régulation plus vigoureuse et une forme de supervision mondiale des marchés, qui pourrait échoir au Fonds monétaire international (FMI).
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