Un accord a été trouvé entre pays de l'UE pour la création d'un mécanisme permanent de crise à partir de 2013
Dans le même temps, les dirigeants des Etats membres sont tombés d'accord jeudi soir pour modifier le traité de Lisbonne en conséquence.
Le compromis sur les modalités précises de ce changement a été conclu au premier jour d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE à Bruxelles.
L'Union européenne veut insérer dans le traité de Lisbonne une disposition autorisant explicitement les pays de la zone euro à mettre sur pied un mécanisme de solidarité financière entre eux.
Comme attendu, un paragraphe sera ajouté à l'article 136 du traité, dont la rédaction sera la suivante: "les Etats membres dont la monnaie est l'euro peuvent établir un mécanisme de stabilité qui puisse être activé s'il était indispensable de sauvegarder la stabilité de l'euro dans son ensemble. L'octroi de toute assistance financière requise via ce mécanisme sera sujet à de strictes conditionnalités".
L'Allemagne exigeait cette garantie juridique. Dans le cas contraire, Berlin craignait de se faire censurer par sa Cour constitutionnelle car le traité actuel qui régit l'UE n'autorise en principe pas un pays de la zone euro à être sauvé de la banqueroute par ses partenaires.
Le traité doit être effectivement changé en 2011. Cette modification devra ensuite être ratifiée par les 27 pays de l'UE, en principe par voie parlementaire.
Echaudée par la crise grecque au printemps, l'Europe a déjà mis en place un fonds de secours provisoire, financé par la zone euro (440 milliards d'euros), le FMI et l'UE. Ce qui représente au total une capacité de prêts de 750 milliards d'euros.
Pour lui succéder, il a été décidé de mettre en place un dispositif permanent pour rassurer les marchés sur la capacité de réaction de la zone euro. Après la Grèce et l'Irlande, l'Espagne, le Portugal ou encore la Belgique semblent vulnérables.
Principale nouveauté: les banques et fonds privés détenteurs de dette publique pourront contribuer au sauvetage d'un pays en faillite, au cas par cas. Certains responsables européens veulent toutefois aller plus loin en créant des "euro-obligations", des emprunts d'Etat communs pour mutualiser les risques entre pays et protéger les plus faibles.
La présidence belge de l'UE y est très favorable. Mais l'Allemagne ne veut pas en entendre parler. "Avec des euro-obligations, on ne règlerait pas les faiblesses de l'Europe, on ne ferait que les transmettre à tout le monde", a jugé la chancelière Angela Merkel.
Dans l'immédiat, le calme précaire revenu sur les marchés est surtout dû à l'action de la Banque centrale européenne (BCE). Laquelle achète massivement les obligations des pays fragiles de la zone euro. Pour rassurer sur sa capacité à faire face, l'institut monétaire a décidé jeudi de doubler son capital à 10,76 milliards.
L'UE reste toutefois critiquée pour sa lenteur de réaction face à la crise. "Le processus de prise de décision en Europe est long, bien plus lent que la vitesse des marchés. Je suis inquiet, c'est pourquoi j'exhorte les Européens à apporter une solution globale", a mis en garde le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn.
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