Uber annonce la création d'un "fonds de soutien" qui ne satisfait pas les chauffeurs
Cette annonce vise à apaiser le conflit qui oppose les chauffeurs de VTC à la plateforme Uber.
Les conducteurs de véhicules de transport avec chauffeur (VTC) attendaient un geste financier immédiat d'Uber pour "apaiser les tensions". Uber a annoncé, mardi 20 décembre, la création d'un fonds de soutien de 2 millions d'euros pour les chauffeurs, lors d'une réunion qui n'a pas permis de trouver une issue au conflit les opposant aux plateformes de réservation.
A l'exception du montant annoncé par un porte-parole du groupe à l'AFP, Uber n'a pas précisé les modalités concrètes de ce fonds, ni indiqué s'il allait augmenter ses tarifs ou diminuer sa commission, comme le réclament les chauffeurs.
La réunion, entamée peu avant 14h30, a duré moins d'une heure, selon un journaliste de l'AFP. "C'est un effet d'annonce, une tentative pour nous endormir et parvenir à leurs fins, c'est-à-dire ne rien donner", a estimé Jean-Claude Resnier, de l'association VTC de France, en quittant le secrétariat d'Etat aux Transports, où se tenait la réunion. "Ce n'est pas une entreprise américaine qui doit imposer un état de fait dans un Etat de droit", a-t-il ajouté.
"Uber doit quitter la France"
"On a demandé une chose, ils ont refusé", a déploré un porte-parole de l'association Capa-VTC qui a appelé les chauffeurs à "se déconnecter d'Uber", à l'instar de la plupart des associations qui les représentent et participaient aux discussions. Jean-Luc Albert (Actif-VTC) s'est déclaré "déçu par tout ce mépris", déplorant l'annonce d'un "fonds sans aucune explication, ni sur les modalités, ni sur les critères de répartition de ce fonds".
"S'ils veulent le bras de fer, ils vont l'avoir", a prévenu Fabien Tosolini (CFDT-Transports), appelant lui aussi les chauffeurs à se déconnecter d'Uber mais aussi de l'ensemble des plateformes internet de mise en relation avec les clients. "Uber doit quitter la France", a lancé un chauffeur, présent avec une quinzaine de ses homologues devant le secrétariat d'Etat.
Uber refuse de geler la hausse de sa commission
Après le nouvel échec des négociations, le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, a "vivement déploré" le refus d'Uber de geler l'augmentation de sa commission, un "choix qui ne favorise pas le bon déroulement des discussions à venir".
Les syndicats et associations de chauffeurs VTC dénoncent des conditions de travail "indignes" avec un prix minimum de la course descendu à six euros (contre huit initialement). Ils ont entamé la semaine dernière un mouvement social, émaillé de violences, et menacé d'appeler à une nouvelle mobilisation dès mercredi.
Alain Vidalies a proposé "que les parties s'engagent dans un cycle de discussions, sous l'égide d'un médiateur nommé par le gouvernement, sur quatre thématiques : la tarification ; les conditions de déconnexion des plateformes pour les chauffeurs [qui peuvent se voir privés d'accès sans préavis] ; la protection sociale ; et les charges". Ces négociations devront se conclure d'ici au 31 janvier 2017.
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