"Un pilote de Ryanair doit travailler et se taire !" : en Italie, une grève inédite pour la compagnie aérienne low cost
Les 600 pilotes italiens de la compagnie aérienne low cost Ryanair sont appelés à la grève, vendredi, pour réclamer plus de droits. Ils dénoncent notamment leurs contrats de travail, qui ne bénéficient pas de négociations collectives.
Un mouvement de grève a démarré chez la compagne aérienne low cost Ryanair, vendredi 15 décembre, en Italie. Entre 13h et 17h, les pilotes sont appelés à débrayer sur les vols qui partent du sol italien. Avec un mouvement prévu le 20 décembre en Irlande et peut-être en Allemagne par la suite, c'est une grève historique pour Ryanair puisqu'il s'agit du premier débrayage de pilotes en trente ans d'existence de la compagnie irlandaise à bas coûts. L'automne tumultueux, marqué notamment par des milliers d'annulations de vols a été le révélateur d'un malaise social dans l'entreprise.
Du personnel navigant "auto-entrepreneur"
Les 600 pilotes de Ryanair sont appelés à faire grève mais il est difficile pour eux de s'exprimer publiquement, pour ce mouvement inédit dans la compagnie low cost. Selon le principal syndicat de pilotes italiens, l’ANPAC, le climat social est détestable. Pour preuve, une lettre envoyée par le chef du personnel de Rayanair cette semaine menace les grévistes de sanctions financières.
Les grévistes, de leur côté, réclament avant tout un contrat collectif. "Un pilote de Ryanair se trouve dans la situation suivante : il doit travailler et se taire ! Au total, 40% du personnel navigant n’est pas salarié de la compagnie mais a un statut d’auto-entrepreneur", s'insurge Riccardo Canestrari, du syndicat ANPAC, porte-parole de ses collègues pilotes pour Ryanair dans ce conflit. Selon lui, les 600 pilotes italiens de la compagnie sont répartis sur quinze aéroports différents en Italie, avec un modèle de contrat unique, non négocié par des représentants de salariés. "Les pilotes réclament une protection et des droits qui ne seront garantis que si l’on obtient un contrat collectif unique."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.