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Trottinettes électriques : les usagers pourraient recevoir l'amende s'ils se garent "de manière systématique" sur les trottoirs

La mairie de Paris a décidé d'interdire le stationnement des trottinettes électriques sur les trottoirs, sous peine de recevoir une amende. Mais elle sera encore plus salée pour les opérateurs, qui pourraient décider de l'envoyer... à l'usager.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue - Édité par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une trottinette électrique en libre service (de la marque Lime) sur un trottoir, juste devant un passage piéton et une piste cyclable, le 6 juillet 2019 à Paris. (AURÉLIEN ACCART / RADIO FRANCE)

"Oh, je ne savais pas que la loi avait changé, merci pour l'info !" : confuse, une touriste néerlandaise est sur le point de laisser sa trottinette noire et blanche près d'un arbre au milieu d'un trottoir du XVe arrondissement de Paris. Mais depuis mardi 30 juillet, c'est terminé : leur stationnement est interdit et considéré comme gênant sur tous les trottoirs, les aires piétonnes et la chaussée. Il faudra désormais garer sa trottinette sur les emplacements matérialisés. "C'est marqué où sur l'appli que je ne peux pas la laisser dans ce passage ?", demande-t-elle.

Reportage à Paris de Sandrine Etoa-Andegue

Pas assez de places de stationnement

À quelques mètres, Ruben et sa copine Alexandra, perchés l'un derrière l'autre sur leur trottinette verte, ignorent aussi qu'en cas de flagrant délit, c'est désormais 35 euros d'amende. "Je savais qu’on n’avait pas le droit de rouler sur les trottoirs, mais je ne savais pas qu’on n’avait pas le droit d'y stationner", répond Alexandra.

"Parfois, il n’y a pas peut-être pas assez de stationnement", avoue Ruben. "Juste en bas de chez moi, il y a des places pour les motos, du coup j’essaie de la poser là, mais quand c’est rempli, je suis obligé de la mettre sur les trottoirs", continue-t-il. Les lycéens privilégient aussi la chaussée pour le stationnement.

C’est plus simple, il y a plus de place. On ne réfléchit pas trop, on la pose et après on part.

Des usagers parisiens

à franceinfo

En cas de stationnement gênant, l'amende est bien plus salée pour les opérateurs : un PV de 35 euros, 49 euros de mise en fourrière en plus, avec une astreinte de 10 euros par jour. Ils font donc la chasse aux trottinettes mal garées : "On a plus d’opérateurs sur le terrain qui sont là spécialement pour ça, pour les virer vite du trottoir, pour éviter l’amende", explique un sous-traitant qui préfère rester anonyme. "Du coup, on essaie de faire en sorte qu’il y en ait de moins en moins sur les trottoirs. Même nous, dès qu’on est de passage, on en voit une ou deux sur le trottoir, on fait en sorte de la dégager, de la ramener sur les places vélo ou les places deux roues", ajoute-t-il.

Lime pourrait envoyer l'amende à l'usager

La société Lime a décidé de mettre en place une brigade urbaine, d'une cinquantaine de personnes. L'opérateur envoie de nombreux messages aux usagers et organise des opérations de communication. Pour l'instant, elle privilégie la prévention à la sanction selon Arthur Louis Jacquier, le directeur général de Lime en France : "Aujourd’hui, on investit, ça nous coûte de l’argent, mais notre but est vraiment de faire en sorte que les choses se passent bien, que les gens prennent l’habitude"

Si dans le futur, on voit que certains clients, de manière systématique, se garent mal, on serait éventuellement en mesure d’impacter cela sur ces usagers

Arthur Louis Jacquier, le directeur général de Lime en France

à franceinfo

Qu'est-ce que cela signifie ? "On pourrait éventuellement, leur envoyer l’amende comme le font aujourd’hui la plupart des loueurs de scooters", précise-t-il. De son côté, la mairie de Paris promet 2 500 places de stationnement d'ici fin 2019.

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