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Reportage Cohabitation difficile des vélos, trottinettes et bus sur les voies partagées : "C'est tout simplement dangereux, désagréable, accidentogène"

En hommage aux deux adolescents décédés à trottinette lundi dernier, une marche blanche est organisée à Lyon. Mais ce drame met en lumière les difficultés de circulation sur ces voies partagées, où se côtoient vélos, trottinettes, taxis et bus.

Article rédigé par franceinfo - Margaux Queffélec - édité par Phéline Leloir-Duault
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des usagers à bicylette sur une voie partagée, qui peut accueillir des vélos, des trottinettes et des bus. (MARGAUX QUEFFELEC / RADIO FRANCE)

La cohabitation entre vélos, trottinettes et bus sur les voies partagées s'avèrent parfois compliquées. En témoigne Yassine, à trottinette. Il vient d'éviter un taxi sur cette voie parisienne de 4m50 de large où roulent aussi des vélos et des bus. "J'ai dérapé ! Heureusement, plus de peur que de mal", soupire-t-il.

"C'est un peu dangereux, on n'a que 4m50 pour tout le monde. Comme on est plus petit avec une trottinette, il faut se mettre sur le côté, c'est compliqué."

Yassine, usager à trottinette

à franceinfo

Compliqué, surtout pour dépasser, parce que les usagers n'ont pas assez de place pour le faire en toute sécurité, comme l'explique Boubacar, à vélo. "Si tu es sur une voie de bus, c'est un problème, parce que les bus vont te serrer", indique-t-il. Tous les jours, ils évitent des bus et va même jusqu'à choisir des itinéraires beaucoup plus longs pour ne pas emprunter ce type de voie. 

"Les coups de peinture ne protègent pas"

La problématique des voies partagées est revenue sur le devant de l'actualité avec la mort de deux adolescents à Lyon, percutés par un ambulancier sur une voie de bus. Si le chauffeur est un multi-récidiviste des infractions routières, la question se pose sur la cohabitation entre les usagers de ce type de voie. "Le problème ici, c'est qu'il y a un trafic très important de taxis et de bus et donc ça ne peut convenir qu'à des cyclistes aguerris", explique Olivier Schneider, le président de la Fédération française des usagers de bicyclette (FUB).

>>Lyon : permis probatoire, voie de bus... Ces questions qui se posent après l'accident mortel impliquant une ambulance et une trottinette

Selon lui, le plus grand danger sur ces voies, ce sont les arrêts fréquents des bus qui forcent les deux roues non-motorisés à piler, ce qui est encore plus dangereux pour les trottinettes.

"La trottinette est un véhicule moins stable, qui absorbe moins bien les aspérités de la chaussée. Ce que le cycliste compense avec ses bras et ses grandes roues, peut faire chuter, y compris mortellement, un trottinettiste."

Olivier Schneider, président de la fédération française des usagers à bicyclette

à franceinfo

Il plaide pour la création de plus de voies réservées uniquement aux vélos et aux trottinettes, de trois à quatre mètres de large, mais surtout avec des murets ou des plantes pour bien les séparer des automobilistes. "On voit bien que les coups de peinture ne protègent pas, développe-t-il. C'est censé délimiter un espace, mais ce n'est pas respecté : que ce soit de manière volontaire, en bafouant le code de la route ou que ce soit de manière involontaire dans le cadre d'une perte de maîtrise d'un véhicule." Il ne mâche pas ces mots : "C'est tout simplement dangereux, désagréable, accidentogène, pas souhaitable, c'est la fausse bonne idée." Pour lui, des pistes cyclables sécurisées dans l'ensemble de la ville inciteront encore plus de citadins à opter pour des mobilités douces. 

La difficile cohabitation des vélos, trottinettes et bus sur les voies partagées - Un reportage de Margaux Queffélec

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