Transports : la Métropole de Lille lance un écobonus pour réduire le recours à la voiture, une première en France
C'est une première en France : être payé pour laisser sa voiture au garage pendant les heures de pointe. La Métropole de Lille teste un système d'"écobonus" depuis ce lundi, et ce pendant neuf mois. L’idée consiste à indemniser les usagers qui font du covoiturage, du télétravail ou bien prennent les transports en commun, avec pour objectif de désengorger l’autoroute A1 et A23 le matin et en fin de journée.
Parmi les 3 000 volontaires inscrits, Kevin, professeur de lettres. Pour sa rentrée scolaire, il ne prendra pas sa voiture, lui qui habite la commune de Templeuve, mais travaille à une vingtaine de kilomètres de là, dans un collège de Lille : "J'ai décidé de faire du covoiturage avec un collègue. On part un petit peu plus tôt le matin, mais on y gagne en termes de confort. C'est surtout le stress dans les embouteillages qui est un peu pénible. Et là, on l'évite complètement."
Une mesure inspirée des Pays-Bas
Kevin touche deux euros par trajet non effectué dans sa voiture aux heures de pointe. Un "écobonus" inédit pour Sébastien Le Prêtre, vice-président de la Métropole européenne de Lille, chargé des mobilités et des transports publics : "On ne sera pas les premiers à l'initier au niveau européen, puisque notre source d'inspiration est aux Pays-Bas, où le dispositif a fait la preuve de son efficacité. À l'échelle qui est la nôtre, on va être la première métropole de France à se lancer dans cette expérimentation qui va courir sur neuf mois."
Une mesure dite "écolo" qui suscite pourtant les critiques des Verts, à l'image de Pauline Ségard, élue à Villeneuve d'Ascq et présidente du groupe d'opposition écologiste à la Métropole. "Toutes les personnes ne peuvent pas télétravailler, toutes les personnes ne peuvent pas trouver de covoiturage et toutes les personnes ne peuvent pas non plus emprunter les transports en commun qui ne sont pas développés partout... Rien ne permet d'affirmer que cela va réduire le trafic global", dénonce l'élue.
Au contraire, assure la Métropole de Lille, qui table sur 600 véhicules en moins aux heures de pointe sur l'A1 et moitié moins sur l'A23.
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