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Vidéo TGV Paris-Strasbourg : "C'est dingue que la SNCF ait invité des gens" sur un train de test, dénonce le frère d'une victime

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TGV Paris-Strasbourg : la "tradition des invités" sur les trains de test en question
TGV Paris-Strasbourg : la "tradition des invités" sur les trains de test en question TGV Paris-Strasbourg : la "tradition des invités" sur les trains de test en question
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Sa sœur fait partie des onze victimes de l'accident du TGV d'essai de la nouvelle ligne Paris-Strasbourg, parce que "la SNCF invite des gens à s'amuser sur un chantier". C'était il y a deux ans. Extrait d'une enquête d'"Envoyé spécial" sur une catastrophe oubliée.

Deux ans après le déraillement en Alsace d'un TGV Paris-Strasbourg qui a fait 11 morts et 42 blessés, "Envoyé spécial" diffusait une enquête sur une catastrophe passée presque inaperçue juste après les attentats du 13 novembre 2015. Le premier accident mortel d'un TGV, et ses zones d'ombre. Freinage tardif, vitesse excessive, mais aussi présence d'"invités" dans la rame de test de la nouvelle ligne du TGV Est. Une "tradition" remise en cause dans cet extrait.

Pourquoi autant d'invités à bord d'un TGV d'essai ? Une tradition que dénonce le frère d'une des onze victimes de l'accident de la rame de test de la nouvelle ligne Paris-Strasbourg. Fanny Mary, une ingénieure agronome de 25 ans, a été conviée à bord par son petit ami. Selon son frère, qui témoigne dans "Envoyé spécial", elle ne savait pas que les systèmes de freinage automatique étaient désactivés. C'est le cas lors des essais, qui autorisent les rames à rouler en survitesse.

"Des gens, des enfants invités à une espèce d'attraction"

"La SNCF et Systra [sa filiale d'ingénierie], eux, ils le savent, mais ma sœur n'a pas idée qu'elle est en train de monter dans un train où on a coupé les systèmes de sécurité. C'est quand même dingue que la SNCF puisse inviter des gens, des enfants [quatre mineurs étaient à bord], à une espèce d'attraction, qui n'est pas encore homologuée, qui n'a pas encore reçu une autorisation pour être ouverte au public. La SNCF invite des gens à s'amuser… sur un chantier", s'indigne Arthur Mary.

Une pratique que le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, a semblé découvrir au soir de la catastrophe, alors qu'il en existe de nombreux exemples. Il a d'ailleurs fini par reconnaître qu'elle était courante, comme dans cet autre passage "sans la caméra".

Depuis la catastrophe d'Eckwersheim, il n'y a plus d'"invités" à bord des TGV d'essai.

Extrait de "TGV, la catastrophe oubliée", un reportage diffusé dans"Envoyé spécial" le 9 novembre 2017.

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