SNCF : les bagages oubliés ont causé plus de 500 000 minutes de retard cumulées, 9 000 trains concernés
Les bagages oubliés ou colis suspects représentent aujourd’hui la première cause de retard des TGV et des Intercités, les trains interrégionaux. La SNCF lance une mission interne.
C'est devenu une plaie pour les voyageurs et la première cause de retard des TGV: les bagages oubliés ont généré depuis le début de l'année 2021 plus de 500 000 minutes de retards cumulées, soit 8 330 heures. Et ces oublis ont eu un impact sur 9 000 trains, soit huit millions de voyageurs. Ces chiffres ont été révélés jeudi 18 novembre par le magazine spécialisé Ville Rail & Transports, qui précise que la SNCF lance une grande mission interne sur ces bagages oubliés, ou "bagages délaissés" selon la terminologie interne à la compagnie ferroviaire.
Est-ce un effet du stress ou du port du masque dans les transports, qui réduit le champ de vision vers le bas, comme l'imaginent certains experts du secteur ? Les retards de trains liés à un oubli de sac ou de valise ont en tout cas plus que doublé par rapport à la situation d'avant crise sanitaire. En 2018, la SNCF avait enregistré un total de 225 000 minutes perdues (3 750 heures). Les bagages oubliés représentent aujourd’hui la première cause de retard des TGV et des Intercités, les trains interrégionaux de la SNCF
Un "Monsieur Bagages oubliés" nommés par la SNCF
A chaque bagage oublié ou colis suspect identifié, la SNCF doit établir un périmètre de sécurité, puis faire des annonces en gare pour demander au propriétaire de venir récupérer son bien. En cas d'absence de réponse, elle fait appel à une brigade cynophile. Si le chien repère quelque chose, une équipe de déminage est appelée. Et la gare doit parfois être totalement évacuée. Le voyageur distrait risque une amende de 150 euros (200 euros si elle n’est pas payée tout de suite)... et la destruction du bagage par les démineurs.
Autant dire que le nouveau "Monsieur Bagages oubliés" de la SNCF a du pain sur la planche. L'entreprise multiplie pourtant déjà les annonces sonores dans les trains ou les gares et envoie même des SMS aux voyageurs des TGV, afin qu'ils vérifient n'avoir rien oublié à bord. C'est dans ce contexte qu'un projet d'arrêté du ministère de l'Intérieur pourrait encore compliquer les choses, en réduisant le délai de 20 minutes laissé à la SNCF pour déployer ses équipes cynophiles avant d'être obligée d'appeler les démineurs.
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