Relance des trains de nuit : "Pas un feu de paille, mais une vraie ambition", promet le ministre des Transports

La mise en service de six lignes de trains de nuit, puis dix lignes par la suite, ne sera "pas un feu de paille, mais une vraie ambition", promet le ministre des Transports Clément Beaune. Il était interrogé par France Bleu Pays d'Auvergne juste avant le départ du Paris-Aurillac dimanche 10 décembre au soir à Paris.

Le Paris-Aurillac avait été supprimé il y a 20 ans. Il y a deux ans, l’ancien Premier ministre Jean Castex avait annoncé le retour du train de nuit. Dans la nuit de dimanche à lundi, c'est donc chose faite. Après un arrêt nocturne de 5h30 en gare de Brive, le Paris-Aurillac, parti à 19h30 de la gare de Paris-Austerlitz, est arrivé comme prévu à 7h35 le lendemain matin.

L'ambition : un train accessible "de jour comme de nuit"

"Le train fait son retour en France, il fait son retour en Europe. Il y a seulement deux ans, il n’y avait plus que deux lignes de trains de nuit dans notre pays, rappelle Clément Beaune. Cette ligne Paris-Aurillac est emblématique car elle avait montré le recul des trains de nuit, fermée il y a 20 ans, rouverte aujourd’hui".

Le gouvernement poursuit "cette ambition de desserte de tous les territoires, de renforcement de nos trains d’équilibre, de trains Intercités, pour lesquels on investit, on réduit les prix, promet Clément Beaune. On a baissé les prix cet été, on gèle les tarifs pour 2024, on rouvre des lignes supplémentaires, on investit dans les nouvelles rames. C’est essentiel pour montrer que le train est abordable, accessible pour tous les Français, de jour comme de nuit."

Le matériel utilisé est le même qu'il y a 20 ans mais "plus de 130 voitures pour le Paris-Aurillac, mais aussi pour la Paris-Nice, et toutes les autres lignes de trains de nuit, ont été rénovées à Périgueux en Dordogne, et en Picardie, décrit Amandine Thomas-Commin, directrice d’Intercités au sein de l'activité Voyages SNCF. Elles ont été revues de fond en comble pour offrir un meilleur service, c’est une aventure industrielle extraordinaire."

"Ce n’est plus du tous les trains de nuit d’il y a 20 ans. Il y a des prises, du wifi, l’insonorisation, c’est très beau à l’intérieur, très confortable."

Amandine Thomas-Commin, directrice d’Intercités

à France Bleu

"Pour offrir le meilleur service aux voyageurs et aux voyageuses aussi, on peut réserver un compartiment dames seules", précise Amandine Thomas-Commin, ou "privatiser sa cabine. C’est quelque chose qu’apprécient beaucoup nos clients."

Une nouvelle commande de trains d'ici début 2025

D'ici 2030, le ministre des Transports promet "un plan de dix lignes. On est à six. On va continuer à rénover et à améliorer aussi le confort, le service : les couettes, les oreillers, des choses très concrètes pour les usagers, pour pas que ce ne soit un feu de paille, mais une vraie ambition et qu’il y ait un service de bonne qualité à bord des trains de nuit. Et puis surtout, on va commander de nouveau trains, parce que si on veut poursuivre ce plan de déploiement, améliorer la fréquence sur les lignes, il faut qu’on ait des nouveaux trains. C'est la commande qu’on va lancer d’ici la fin de l’année 2024, début d’année 2025", prévoit Clément Beaune.

Pour l'instant, le train est de petite capacité, 170 places, et circule deux fois le week-end et à toutes les périodes de vacances scolaires. Mais c'est "un début, promet le ministre des Transports. L’an prochain, ce sont 200 nuits qui vont être couvertes par le train. À partir de l’année 2024, nous aurons une desserte quotidienne entre Paris et Aurillac. On sait que, sur le train de nuit, c’est aussi l’offre qui fait la demande. Si vous avez un service de bonne qualité, une offre plus fréquente, on peut avoir des taux de remplissage qui sont plus importants". Lundi soir, c'est le train de nuit Paris-Berlin qui sera inauguré.