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Les participations de l'Etat dans les entreprises épinglées par la Cour des comptes

L’Etat détient de près ou de loin 1 750 entreprises, pour une valeur globale d’environ 100 milliards d’euros. Au regard des résultats obtenus, c'est beaucoup trop, selon un rapport de la Cour des comptes rendu public ce mercredi.

Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le rapport pointe "des lourdeurs administratives, le poids de la tutelle et parfois des défauts de surveillance." (THOMAS SAMSON / AFP)

La Cour des comptes a rendu mercredi 25 janvier un rapport sur le statut de l’Etat en tant qu’actionnaire, 5 ans après le dernier état des lieux sur le sujet, le rapport Nora.

On y apprend que l’Etat détient de près ou de loin 1 750 entreprises, pour une valeur globale d’environ 100 milliards d’euros. Ces entreprises (SNCF, Areva, EDF, La Poste, Airbus, Renault, Orange, Eiffage…) emploient 2,4 millions de salariés, soit 10% de l’emploi salarié total. Cela représente deux fois moins d’entreprises sur les 30 dernières années et trois fois moins d’effectifs.


Malgré tout, selon la Cour des comptes, l’Etat est trop présent et les résultats ne sont pas fameux. Le rapport pointe "des lourdeurs administratives, le poids de la tutelle et parfois des défauts de surveillance."

L'Agence des participations de l’Etat épinglée

La Cour des comptes épingle particulièrement l’Agence des participations de l’Etat (APE), qui détient le portefeuille le plus important (80 milliards d’euros pour 91 entreprises). "Cette dernière enregistre en 2015 une très lourde perte (- 10,1 Md€), fruit des difficultés structurelles du système ferroviaire (SNCF) et des grands opérateurs de l’énergie (Areva, EDF)", précise le rapport.

Cela s’explique, selon la Cour des comptes, par un manque de vision claire, à long terme, et d’intérêts souvent contradictoires. Selon elle, "l’État doit rompre avec une vision inappropriée de son rôle d’actionnaire et avec son penchant à intervenir sous la pression du moment, par crainte d’apparaître impuissant." "Car lorsqu’il procède ainsi, il ne peut qu’affaiblir les entreprises dont il est actionnaire et, finalement, s’affaiblir lui-même", ajoute le rapport. 

Resserrer sur l'indispensable

Les auteurs du rapport préconisent donc de resserrer les participations de l'Etat sur ce qui est indispensable. Faut-il par exemple que l'Etat conserve la majorité du capital d'ADP, Aéroports de Paris ? Enfin, la Cour des comptes fait une autre préconisation : que l'État ne conserve qu'une minorité de blocage dans toutes ces entreprises dites stratégiques, tout en se gardant la possibilité de monter au capital temporairement, si nécessaire, pour préserver ses intérêts.

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