La SNCF expérimente le concept de "gare mobile", là où il n'y a plus de guichets
Pour remplacer ses boutiques, la SNCF expérimente des "gares mobiles" dans trois régions. En Occitanie, en Nouvelle-Aquitaine et dans les Pays-de-la-Loire, de petits camions tout équipés sillonnent les villes où les guichets ont été fermés.
Est-ce une manière de répondre aux critiques sur la fermeture ces dernières années de nombreuses petites gares ? La SNCF expérimente en tout cas dans trois régions de France le concept de "gare mobile", des petits camions tout équipés qui stationnent dans les communes où il n'y a plus de guichet de vente de billets, parfois depuis des années.
On peut les rencontrer dans les villes d'Occitanie, de Nouvelle-Aquitaine et des Pays-de-la-Loire, comme à La Flèche, dans le département de la Sarthe, où une "gare mobile" est présente chaque mercredi matin sur la place du marché.
Combattre la "fracture numérique"
C'est Audrey qui accueille les visiteurs derrière une sorte de comptoir protégé de l'extérieur par une porte vitrée. Il y aussi deux petits bancs pour s'asseoir, des fiches horaires de TER sur un présentoir, et tout l'attirail pour imprimer des billets. Cette ancienne vendeuse d'une boutique SNCF de centre-ville arpente depuis plus de deux ans une partie de la Sarthe et de la Mayenne au volant de ce petit camion surélevé.
Les clients défilent sagement. En majorité des femmes, retraitées, qui ont des difficultés avec le numérique. "Je ne prends pas souvent le train mais quand je le prends, je viens chercher mes billets ici, raconte Françoise. Je fais partie d'une génération où acheter sur internet n'est pas vraiment pour moi."
Et même Claire, plus familière des achats en ligne, préfère quand même Audrey et la "gare mobile". "J'aime bien venir au moins pour récupérer les billets. Je les réserve sur internet mais je viens les chercher ici."
Poireaux, carottes et billet de train
Toutes et tous insistent sur l'aspect humain, la possibilité de discuter. Et comme la "gare mobile" stationne au milieu du marché, les clients peuvent venir acheter en même temps du fromage, des fruits et un billet. Les commerçants aussi ont fini par apprécier. "Au début, ils étaient plutôt réticents et se demandaient ce qu'un camion SNCF venait faire sur le marché, se rappelle Audrey. Puis ils ont vu qu'il y avait un réel besoin et que ça leur apportait aussi des clients."
Certains regrettent malgré tout une présence trop limitée – une demi-journée par semaine – dans une ville qui avait auparavant une gare aujourd'hui désaffectée, et une boutique SNCF fermée en 2013. "La première gare à partir d'ici est celle du Mans, ou d'Angers. C'est le service de proximité qui est un avantage" explique Loïc, venu avec son épouse acheter des billets. Lui se montre quand même un peu plus mitigé. "On ne vient pas parce que c'est en même temps que le marché. Il y aurait eu une boutique fixe à La Flèche, on y serait allés quand même."
À 12h30, comme chaque mercredi, c'est l'heure du départ pour Audrey. Le lendemain, elle stationnera toute la matinée à Château-Gontier, en Mayenne, à 60 kilomètres de là.
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