Intercités : les voyageurs déplorent la fin du "seul train pas trop cher" sur les grandes lignes
Commandé par le ministère des Transports, un rapport préconise de revoir profondément le réseau SNCF, en supprimant certaines lignes Intercités et des trains de nuit. Francetv info a rassemblé vos témoignages après ces annonces.
Des trains Intercités menacés de disparition, remplacés par des TER ou des autocars, et des trains de nuit carrément supprimés. C'est ce que propose un rapport remis mardi 26 mai au gouvernement. Il prévoit de fermer certaines lignes et d'ajuster le nombre d'allers-retours journaliers pour d'autres.
>> CARTES. Découvrez quelles sont les lignes menacées
Des évolutions qui ne seront pas sans conséquences dans la vie des usagers de la SNCF. Francetv info a lancé un appel à témoignages pour recueillir vos réactions et connaître les conséquences de ces suppressions ou de ces modifications dans vos vies. Voici ce qu'il faut retenir de vos récits.
Sans Intercités, "un nombre incalculable de changements"
Cédric vit à Saintes (Charente-Maritime). Dans le cadre de la garde partagée, sa fille, habitant la région de Toulouse, lui rend visite lors des vacances scolaires. Elle emprunte l'Intercités Toulouse-Bordeaux-Nantes-Quimper, dont certains tronçons sont menacés. Le rapport remis mardi propose de les remplacer par des TER ou des autocars. Mais, pour la fille de Cédric, cela va entraîner "un nombre incalculable de changements et faire perdre un temps fou".
"Je ne me vois pas prendre un bus pour faire 350 km pour aller chercher mon enfant pour les vacances", explique-t-il à francetv info. "La suppression de cette ligne serait catastrophique", estime Cédric. "Certes, les Intercités vieillissent, mais ils restent un moyen de transport sûr et rassurant, poursuit-il. On parle de lignes pas rentables et de manque de clients. Mais sur le Quimper-Nantes-Bordeaux-Toulouse, les rames sont bondées. Cet Intercités traverse des zones touristiques. Sans parler des familles de militaires de Saintes qui accueille une base-école de l'armée de l'air..."
Au sujet de la suppression du tronçon Quimper-Nantes, Marie regrette la disparition du "seul train pas trop cher pour ce trajet". "J'utilise souvent le Quimper-Nantes et, même s'il a souvent des retards, il me manquerait beaucoup", nous dit-elle. "Lorsqu'on n'a pas de voiture, ces dessertes sont indispensables pour avoir la liberté de voyager normalement. Le TGV reste trop cher", témoigne Marie.
"Cela fait longtemps que le Clermont-Béziers est remplacé par un car", raconte Charlotte. "Il y avait parfois encore quelques trains, mais, là, j'en cherche pour cet été et je ne trouve pas ! Je suis enceinte et je voudrais éviter la route..."
"Dois-je recommencer à prendre la voiture, avec tout ce que cela implique de carburant, de pollution, de fatigue ?" interroge Gribouille, qui prend "parfois le train, depuis Angers jusqu'à Genève (Suisse) ou Annemasse (Haute-Savoie), pour des raisons familiales".
Les "bons souvenirs" du train de nuit
"Vous vous endormez à Paris et, le lendemain, vous vous réveillez à Hendaye", raconte Arthur, au sujet de l'une des quatre lignes de train de nuit que le rapport prévoit de supprimer. "Comment peut-on prétendre vouloir diminuer le bilan carbone en supprimant des lignes aussi longues que celles des trains de nuit ?" s'insurge-t-il. "J'ai utilisé plusieurs fois les trains de nuit, certes vieillissants mais tellement pratiques sur une longue distance afin d'arriver dès l'aube à destination, avec un prix attractif."
"Quel dommage de vouloir supprimer le Paris-Savoie de nuit. De bons souvenirs et une ligne très pratique pour les sports d'hiver", regrette aussi Kévin.
"Je prenais l'Intercités Paris-Hendaye de nuit, il était plein à craquer", se souvient Trainzderouf. "J'ai aimé voyager dans le passé et je ne trouve pas que les voitures de nos trains sont ringardes, désuètes et obsolètes, poursuit-il. Mais, aujourd'hui, toutes les lignes sont menacées ou déjà tuées. On prendra le bus ou la voiture sur l'autoroute, mais ce n'est pas l'idée que je me faisais du progrès."
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