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Vidéo Le coup de gueule d'un cheminot qui veut durcir le mouvement de grève : "Nous aussi, on est pris en otage !"

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Envoyé spécial. Un cheminot excédé : "Nous aussi, on est pris en otages"
Envoyé spécial. Un cheminot excédé : "Nous aussi, on est pris en otages" Envoyé spécial. Un cheminot excédé : "Nous aussi, on est pris en otages"
Article rédigé par France 2
France Télévisions

"Depuis des années, on entend 'Vous avez droit à ci, à ça...', 'Vous êtes des fainéants'..." Ce cheminot n'en peut plus, et il pense qu'il faut durcir le mouvement de grève : "Si rien n'est lâché, c'est qu'on ne dérange pas assez." Extrait d'"Envoyé spécial".

Laroche-Migennes, dans l’Yonne. Dans ce centre névralgique du réseau ferroviaire, le bastion de la culture cheminote, faire la grève, c'est sacré. Mi-avril, les grévistes étaient 80% chez les conducteurs, contre 34% en moyenne au niveau national. Ici, c'est une identité qu'on défend. Bon nombre d'aiguilleurs, entrés à la SNCF à cause du statut de cheminot, craignent d'être transférés dans d'autres sociétés, privées.

A l'assemblée générale où une équipe d'"Envoyé spécial" était présente, l'enjeu, c'est le mode d'action : une grève tous les trois jours suffira-t-elle à mettre la pression au gouvernement ? Contrairement à la majorité, Ludovic veut durcir le mouvement. "Moi, ce que je veux, dit-il, c'est taper plus fort. Si rien n'est lâché, c'est qu'on ne dérange pas assez. On va nous dire qu'on prend les gens en otage ? Peut-être. Mais je suis désolé, moi aussi, j'ai été pris en otage, et mon collègue aussi !"

"Pour aller plus fort, plus loin", Ludovic pense qu'il faut "carrément paralyser le chemin de fer en totalité, et tous les jours". "On va perdre de l'argent, mais moi, j'ai pas envie de perdre ma fierté !" termine-t-il, applaudi par ses collègues.

Les cheminots, "dernier bastion contre le libéralisme"

Depuis qu'il est entré à la SNCF en 1995, explique-t-il, c'est la même rengaine au quotidien : "Vous avez droit à ci, à ça...", "Vous êtes des fainéants..." Ludovic, syndiqué, n'en peut plus. "Moi, mes cinq enfants, ils me voient douze week-ends dans l'année en repos ! Douze week-ends ! Le reste du temps, je travaille !"

La culture cheminote pourra-t-elle survivre à la crise que vit la SNCF ? "Le but de la manœuvre, c'est de la supprimer, cette culture. C'était le cas à EDF, à France Télécom, dans toutes les sociétés publiques, parce qu'on est un des derniers 'maillons forts' pour lutter contre le libéralisme, dit Ludovic. Aujourd'hui, le dernier bastion qui reste à supprimer, c''est la SNCF."

Extrait de "SNCF : la fin d’un monde", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 19 avril.

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