SNCF : les recettes du privé
En France, une ligne privée existe en Bretagne, c'est la seule. 89 kilomètres entre Paimpol (Côtes-d'Armor) et Carhaix (Finistère). Les salariés n'ont pas le statut de cheminots.
À première vue, voici un TER comme les autres. D'ailleurs, la plupart des voyageurs ignorent que ce n'est pas tout à fait le cas : "J'ai toujours cru que c'était la SNCF qui s'occupait de ça", confie une cliente. Et pourtant, cette ligne est bien gérée par une ligne privée. "Ça ne change strictement rien, la réservation se fait sur le site de la SNCF, on est vraiment sur le modèle classique de toutes les lignes en France; on ne peut vraiment pas savoir que c'est une entreprise privée, faut juste être du coin", explique un jeune passager.
Un réseau exploité par la CFTA
Eh oui, car cette spécificité est historique. Elle remonte à la fin du XIXe siècle. Cette ligne est la seule survivante du réseau construit en centre-Bretagne à l'époque. Et à la création de la SNCF en 1938, ce réseau est resté indépendant, et exploité par la CFTA, la Société Générale de chemins de fer et de transports automobiles.
"On est sous-traitant pour le compte de la SNCF sur l'exploitation de la ligne, et on vous fait tous les métiers de la SNCF, le conducteur de train, l'agent de bord, la vente des titres de transport, la maintenance de la voie ferrée, et la maintenance des passages à niveau", explique Loïc Lanne, directeur de la CFTA Bretagne. Une multitude de métiers et finalement assez peu de salariés : voilà la recette de survie de cette ligne secondaire qui a souvent été menacée de fermeture. Avec l'ouverture à la concurrence, cette organisation unique pourrait servir de modèle pour d'autres lignes. CFTA, filiale du groupe Transdev, serait d'ailleurs candidate ; parmi ses arguments, une étude de Réseau Ferré de France selon laquelle cette ligne bretonne coûte trois fois moins cher que si elle était gérée par la SNCF.
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