: Reportage Grève des contrôleurs de la SNCF : à la gare de Marseille, les voyageurs sans train peinent à trouver une alternative
La colère est grande envers le mouvement de grève des contrôleurs de la SNCF. 200 000 voyageurs voient leur train supprimé pour le week-end de Noël, en raison d'une mobilisation menée par un collectif informel, formé en dehors des syndicats, qui eux-mêmes n'appellent pas à la grève.
A la gare Saint-Charles de Marseille, Loïc se retrouve coincé. Il devait se rendre en Haute-Savoie pour retrouver sa famille, mais son train est annulé. Lui, est "dépité, dépité de cette fin d'année". Alors le jeune homme ne quitte plus son téléphone, à la recharge d'une alternative : "On va regarder Blablacar, Flixbus, liste-t-il. J'ai une collègue de travail qui peut partir dans cette direction également. C'est vraiment laborieux."
Pour d'autres, la mission s'annonce encore plus compliquée. Fanny, par exemple, doit se rendre "à 800 kilomètres d'ici. Dans le Nord !" Pour l'instant, elle ne sait pas comment faire. "Il n'y a pas d'avion, parce que, là où je me rends, l'aéroport n'est pas ouvert." Il y a bien la solution du covoiturage, mais "c'est compliqué parce que tout le monde se rabat dessus, explique Fanny. Pour l'instant, c'est pas gagné, mais j'espère."
"Faire grève le jour de Noël, c'est dégueulasse"
Résignés, certains voyageurs préfèrent se faire une raison. Le père de Linda restera en Bretagne. Et ce n'est pas un bon d'achat à hauteur de 200% du prix initial du billet qui va la consoler : "Est-ce que ça compense, pour un homme de 85 ans, le fait d'être privé de sa famille ? Je ne crois pas", tranche-t-elle.
"On a regardé sur les avions, il y a un avis de grève aussi. Donc on ne prend pas le risque de lui faire la joie de dire 'Tu prends l'avion' et qu'il reste sur le tarmac."
Lindaà franceinfo
"Donc on sera privé de sa présence, se désole Linda. On va faire une vidéo pour lui faire coucou, mais ça ne remplacera jamais le fait d'avoir une chaleur humaine avec soi, de bien manger et d'être tous ensemble, tout simplement."
Même situation pour cette dame âgée, croisée dans la gare, qui restera "toute seule" chez elle pour la réveillon, plutôt que de le faire en famille. "Je n'ai pas d'autre solution", explique-t-elle, même si elle comprend les grévistes. "Il y a des droit de grève, je suis entièrement pour, je suis employée, j'ai toujours été une ouvrière", raconte-t-elle. "Mais il y a des limites. Faire grève le jour de Noël, c'est dégueulasse. Alors non, là, je ne suis plus d'accord." Après deux années marquées par le Covid-19, les fêtes de Noël s'annoncent un nouvelle fois bien compliquées pour de nombreux Français.
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