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Réforme de la SNCF : "Il y a de faux arguments absolus", s'indigne le réalisateur Robert Guédiguian

Le cinéaste Robert Guédiguian, qui apporte son soutien aux cheminots grévistes, a affirmé dimanche sur franceinfo, qu'à la SNCF "il y a des choses qu'il faut améliorer", mais "que ça marche plutôt bien".

Article rédigé par franceinfo
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Le réalisateur Robert Guédiguian à Toulouse, en juillet 2016. (ERIC CABANIS / AFP)

Le réalisateur Robert Guédiguian a réagi dimanche 15 avril sur franceinfo à la tribune qu'il signe sur un blog de Mediapart. Avec une trentaine d'écrivains, de réalisateurs ou d'universitaires ils ont lancé une cagnotte pour aider financièrement les cheminots grévistes. Sur franceinfo, le cinéaste a voulu expliquer qu'à ses yeux la réforme ferroviaire ne se justifie pas.

franceinfo : Pourquoi soutenez-vous les cheminots ?

Robert Guédiguian : Je considère qu'ils ne défendent pas seulement leurs positions, je crois qu'ils défendent l'unité générale qu'on pourrait appeler l'idée du service public. L'idée du service public est pour moi un marqueur très fort de la gauche. Depuis que je suis né les services publics se réduisent comme peau de chagrin.

Le gouvernement explique-que la SNCF ne fonctionne pas. Qu'en pensez-vous ?

Ce n'est pas exact. Cela fait des mois que les uns et les autres, pour préparer cette réforme, prétendent que la SNCF est un désastre. Ce n'est absolument pas vrai. Il y a des choses qu'il faut améliorer, mais je trouve que ça marche plutôt bien. Quant à la dette, c'est une chose qui ne dépend absolument pas du statut des cheminots. Cela dépend des politiques de droite et de gauche menées depuis 30 ans et qui ont conduit à cet endettement.

Que pensez-vous de la réforme ferroviaire ?

Il y a de faux arguments absolus. C'est une croyance d'un côté et les autres ne croient pas à la même chose. A partir de là, il y a un rapport de force qui s'installe. C'est une opposition droite-gauche sur une conception du monde : ou le libéralisme ou le service public.

Emmanuel Macron a dit que l'État allait reprendre la dette. Cela vous rassure-t-il ?

Non, parce qu'il est très flou sur les dates de la reprise de la dette. Très franchement je ne le crois pas. Je ne comprends pas pourquoi on change le statut. Donc, je suis obligé de penser qu'on le change parce qu'on glisse, comme on dit en maçonnerie. On met un coin dans une faille pour qu'elle s'élargisse. Donc, on change le statut et on a un peu grignoté cette affaire. Je n'y vois là qu'un cheval de Troie.

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