"Journée sans cheminots" lundi : "Le mouvement pourrait encore se durcir" à la SNCF, selon un syndicaliste
L'ensemble des syndicats de la SNCF entendent "frapper un grand coup" lundi pour la 18e journée de grève depuis début avril. Interrogé par franceinfo, Jean-Marc Hernandez, délégué SUD-Rail, espère qu'une "forte mobilisation permettra d'ouvrir des discussions avec le gouvernement".
Ce sera un "lundi noir". Le trafic ferroviaire sera "très perturbé", lundi 14 mai, avec en moyenne un TGV, un TER ou un Transilien sur trois prévus, selon les prévisions de trafic de la direction publiées dimanche, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation baptisée "journée sans cheminots".
Unis depuis le début de la contestation contre la réforme ferroviaire, CGT, Unsa, SUD et CFDT espèrent raviver la flamme d'une mobilisation qui faibllit. Quels sont les enjeux de ce 18e jour de grève depuis début avril ? Et quelles suites pour le mouvement ? Franceinfo a interrogé Jean-Marc Hernandez, délégué SUD-Rail.
Franceinfo : Quel est le sens de cette "journée sans cheminots" prévue lundi ?
Jean-Marc Hernandez : Il n'y a pas eu ne serait-ce qu'un brin de discussions avec le gouvernement jusqu'à aujourd'hui et, a priori, il n'y en aura pas. C'est le statu quo, c'est complètement bloqué. Donc, nous appelons les cheminots à renforcer le mouvement. Pour lundi, les gens qui n'étaient pas dans l'action y entrent finalement. Avec une telle mobilisation, nous allons démontrer notre détermination pour faire en sorte que des discussions puissent s'ouvrir.
Dans son communiqué, la direction de la SNCF évoque des "menaces d'exactions et blocages de gares", qui pourraient "se traduire par l'occupation de voies, de locaux, de gares"...
Je ne sais pas de quoi parle la direction. Ce type d'appel ne peut pas venir d'une organisation syndicale. Jamais on ne s'amuserait à lancer ce type de messages. Aujourd'hui, notre objectif n'est pas d'occuper les voies.
La semaine dernière, les collègues n'ont même pas pu entrer dans la gare Montparnasse. Les forces de l'ordre les en ont empêchés alors qu'il n'y a pas de désordre, c'était une manifestion classique. La direction tente de créer un ressenti autour de perturbations qui iraient au-delà du droit de grève.
Quelles suites pour le mouvement après cette "journée sans cheminots" ?
Le mouvement continue. Pour l'instant, on est toujours sur deux jours de grève sur cinq, même si à SUD-Rail, nous sommes sur un préavis reconductible.
Par ailleurs, l'intersyndicale organise à partir de demain une 'vot'action' : l'ensemble des cheminots auront une semaine pour se prononcer pour ou contre le pacte ferroviaire porté par le gouvernement. Le résultat va renforcer le mouvement et on pourra se demander si on ne durçit pas encore le ton.
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