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"Je vais aller dormir chez un ami" : à pied, en vélo ou en covoiturage, vous nous racontez vos solutions face à la grève qui se prolonge

Article rédigé par Clément Parrot
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Un écran indiquant les perturbations sur les lignes de métro, le 5 décembre 2019, à Paris. (SEVERINE CARREAU / HANS LUCAS / AFP)

Les lecteurs de franceinfo ont répondu à un appel à témoignages pour confier leurs solutions face au mouvement de grève dans les transports.

La grève dans les transports est semble-t-il partie pour durer. Réunis en intersyndicale, samedi 7 décembre, les trois premiers syndicats de cheminots ont appelé à amplifier la mobilisation contre la réforme des retraites. Du côté des usagers, il s'agit donc de s'organiser face à ce mouvement social d'ampleur. A pied, en trottinette, à vélo, en covoiturage ou encore en transports en commun (quand il y en a)... Vous avez répondu à l'appel à témoignages de franceinfo pour nous raconter vos solutions pour vous rendre au travail. 

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La possibilité du télétravail

Marcelle habite à Maisons-Alfort (Val-de-Marne) et travaille pour le groupe ADP sur le site d'Orly. Son poste lui permet de travailler à distance, même si habituellement elle n'a droit qu'à un jour de télétravail par semaine. "L'entreprise a exceptionnellement accepté de permettre le télétravail toute la semaine prochaine pour ceux qui le souhaitent, explique-t-elle. Mais si le mouvement perdure, il faudra sans doute s'adapter et trouver d'autres moyens." Marcelle sera quand même contrainte de se rendre au travail jeudi pour une réunion. Elle mise alors sur le covoiturage, mais sait qu'elle devra faire preuve de patience. "En voiture, en temps normal, c'est une vingtaine de minutes. Mais vendredi, on a mis plus d'une heure."

Laure a également prévu de rester au chaud chez elle. "Je suis expert comptable, donc j'ai la chance d'avoir un métier qui me permet de travailler très facilement à distance, détaille cette habitante de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine)J'avais une réunion à Lyon lundi, mais j'ai tout annulé. On est tous équipés de Skype, donc ça se transforme facilement en 'conf call'. Bref, je suis plutôt une privilégiée face à ce mouvement."

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La solution du covoiturage

Patricia habite en zone rurale, dans un village de la Nièvre situé entre Bourges et Nevers. En tant que famille d'accueil, cette mère de famille de 59 ans doit gérer les déplacements des deux enfants qu'on lui a confiés en plus des siens. "Même si je soutiens le mouvement, la grève nous complique la vie, avec des perturbations dans les transports scolaires pour les plus grands, les problèmes de train... Du coup, on s'organise avec du covoiturage, on est obligés d'avoir recours à nos voisins. Parfois, on est contraints de garder les enfants à la maison." Son mari a également du mal à se rendre au bureau et la solution du télétravail s'annonce compliquée en raison d'un réseau internet "insuffisant et irrégulier".

On a annulé plein de choses, des sorties, des activités... On est obligés de s'organiser autrement.

Patricia

à franceinfo

Sandie a également prévu de s'en remettre à la solution du covoiturage pour aller au travail lundi. "Je vais devoir calquer mes horaires sur ceux de la personne avec qui je fais du covoiturage", explique cette assistante éditoriale, qui habite Lyon. Pour le moment, elle se dit confiante même si la circulation risque d'être dense. Mais elle espère que la grève ne s'éternisera pas. "Si ça continue, ça va être un peu compliqué… c'est faisable de négocier avec les collègues pour s'arranger sur les horaires pour un jour ou deux. Mais sur du plus long terme, ça s'annonce plus compliqué."

A pied, en vélo ou en trottinette

Mélina, 26 ans, hésite encore sur son organisation pour la semaine à venir. "Je serai à Boulogne chez mon copain : j'ai un collègue qui doit normalement venir me chercher, sinon je marcherai ou je prendrai un vélo ou une trottinette jusqu'à Charles de Gaulle Etoile pour prendre la ligne 1 [l'une des deux lignes automatisées de la RATP]", explique cette apprentie ingénieure dans le BTP. "Si je marche, ça va me prendre un peu plus d'une heure." En attendant le retour au travail, il y a le problème des cadeaux de Noël. "Je pense qu'on va prendre des VTC, même si ça risque d'être majoré. J'ai une voiture garée à Boulogne mais je ne vois pas l'utilité de la prendre. Pour trouver une place, c'est trop compliqué. Je préfère les VTC et le covoiturage."

La grève va être amenée à durer assez longtemps. On s'organise au jour le jour, j'attends les alertes.

Mélina

à franceinfo

Georges a également prévu divers scénarios. "J'ai acheté une trottinette électrique, j'attends la livraison, et j'aurais trente minutes de trajet, explique ce trentenaire, qui travaille comme encadrant dans l'éducation. Sinon je ferai du covoiturage, mais je ne me suis pas encore organisé. Ce sera sur une application."

Les transports en commun malgré tout

Hamidou est étudiant en prépa PSI (physique et sciences de l'ingénieur) et pour rien au monde il ne manquerait un cours. "Vendredi, j'ai mis 2h45 pour aller en cours, puis presque 3 heures pour revenir", explique-t-il. Habitant Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), il met habituellement une heure pour se rendre en classe, dans un établissement situé près de la station de métro Pasteur à Paris.

Mais la grève complique son trajet. "J'espère vraiment que ça va s'arrêter, c'est fatigant. Aujourd'hui, j'ai eu trente minutes de retard pour mon DS [devoir surveillé]. Les horaires des bus, des trains, ne sont pas fiables, c'est dur de se renseigner." Et si le mouvement continue, Hamidou a pensé à une autre solution. "Si ça continue après lundi, je crois que je vais aller dormir chez un ami qui habite dans le 18e arrondissement."

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