Emmanuel Macron "dresse les Français les uns contre les autres"
Le gouvernement cherche à réformer rapidement le pays en ayant recours aux ordonnances. Y a-t-il vraiment urgence ? L'économiste Christophe Ramaux et le journaliste Étienne Lefebvre en débattent dans le Soir 3 ce mardi 27 février.
"Les urgences devraient être de domestiquer la finance, remettre en cause le libre-échange et l'austérité salariale. À la SNCF, l'urgence est de reprendre sa dette", estime Christophe Ramaux, membre des Économistes atterrés.
"Il y a urgence à mener beaucoup de réformes. Il y a peu d'opposition, il faut en profiter. Et leurs effets se feront sentir pour la fin du quinquennat", affirme Etienne Lefebvre, rédacteur en chef aux Échos.
La cohérences des réformes d'Emmanuel Macron, "c'est d'insécuriser ouvriers et employés et de faire des cadeaux aux plus riches", assène le professeur d'économie à la Sorbonne.
SNCF : l'urgence, c'est la dette et le fret
"Emmanuel Macron a une manière de procéder très verticale. Il concerte, mais il est prêt à passer au-dessus des syndicats et du patronat. Sur des sujets comme la SNCF où rien ne bouge depuis des années, ça peut se justifier de faire le big bang. Mais pour la mise en œuvre, il faudra bien que le président ait des relais chez les corps intermédiaires pour porter les mesures", explique le journaliste.
À la SNCF, "ça bouge depuis des années", note Christophe Ramaux. "Il y a eu plein de sous-traitance. Avec la réforme libérale du fret, toutes les marchandises roulent dans des camions qui ne paient pas les routes alors qu'on demande à la SNCF de payer les rails. L'urgence, c'est cette concurrence déloyale".
"On insécurise, on dresse les Français les uns contre les autres au lieu de récréer un projet mobilisateur", insiste l'économiste.
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