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"Baisse d'emplois", critique du temps de travail : devant les parlementaires, le futur patron de la SNCF fait l'éloge de la compétitivité

Jean-Pierre Farandou s'exprimait mercredi devant les commissions du développement durable du Sénat et de l'Assemblée nationale, qui devaient valider le choix du président de la République.

Article rédigé par franceinfo
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Le futur PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, le 26 septembre 2019 à Paris. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Les syndicalistes de la SNCF apprécieront-ils ce discours sur la compétitivité ? Jean-Pierre Farandou, choisi par Emmanuel Macron pour succéder à Guillaume Pepy à la tête de la SNCF, a martelé, mercredi 2 octobre au Parlement, sa volonté de concilier service public et efficacité économique au sein des chemins de fer français.

Des "baisses d'emplois" à venir

Devant les commissions du développement durable du Sénat et de l'Assemblée nationale, qui devaient valider le choix du président de la République, Jean-Pierre Farandou a ainsi plaidé pour une plus grande polyvalence des cheminots. "Il faut absolument que les salariés de la SNCF ne soient pas attachés à une seule famille de tâches, et acceptent de faire plusieurs tâches", a ainsi martelé celui qui occupe depuis 2012 le poste de PDG de Keolis, la filiale de transports publics de la SNCF.

"Quand je suis entré à la SNCF, il y avait des gens polyvalents. Ce n'est pas nouveau ! Les gens faisaient tout : ils vendaient les tickets, faisaient passer les trains, passaient un coup de balai s'il le fallait", a encore déclaré Jean-Pierre Farandou, qui a débuté sa carrière dans le groupe comme chef de gare à Rodez (Aveyron) en 1981.

>> Ingénieur des Mines, ancien chef de gare… Quatre choses à savoir sur Jean-Pierre Farandou, qui va succéder à Guillaume Pepy à la tête de la SNCF

"On a devant nous un plan de productivité à un niveau peut-être jamais vu (...). Il va falloir être très attentifs à l'organisation du travail, aux efficiences. C'est quelque chose qui est difficile parce que ça va se traduire par des baisses d'emplois", a-t-il prévenu, tout en qualifiant le dialogue social de "préalable" à toute évolution.

"Les gens travaillent moins de 35 heures"

Le futur patron de la SNCF s'est également montré très offensif sur la question du temps de travail dans l'entreprise. "A la SNCF se sont sédimentés au fil des décennies des tas de petits accords locaux qui ont pour effet que les gens travaillent moins que 35 heures. Ça, on n'a plus les moyens. On a peut-être pu le faire à une époque, on ne peut plus", a-t-il lancé devant les sénateurs.

Des propos qui ont fait bondir Didier Aubert, de la CFDT Cheminots, interrogé par nos confrères de France Inter. Il assure que les cheminots "font pour beaucoup plus de 35 heures, car il y a des travaux de nuit, et des chantiers en décalé". Et lance un avertissement à son prochain patron. 

Le président Farandou ne réussira sa mission qu'à la condition d'avoir les cheminots avec lui.

Didier Aubert, membre de la CFDT Cheminots

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Après approbation des commissions du Sénat et de l'Assemblée, la nomination de Jean-Pierre Farandou devra être entérinée en Conseil des ministres. Il devrait prendre ses fonctions à la tête de la SNCF vers le 1er novembre.

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