1968 : la révolte ouvrière
Dans les esprits, 68 est souvent porté par les étudiants dans le Quartier Latin à Paris. Pourtant, mai 68 a duré plus longtemps, jusqu'en juin, avec une grève d'une ampleur inédite des ouvriers de toute la France.
C'était encore l'ère de la grande industrie. Le temps où les mineurs descendaient au travail comme leur père, où les trains de banlieue conduisaient les métallurgistes vers les ateliers et leurs machines infernales. Les ouvriers sont près de 8 millions en 1968. Chez les hommes, ils représentent la moitié des salariés, et, c'est nouveau, un quart des femmes sont des ouvrières. Symbole de ce monde industriel, l'usine Renault à Boulogne Billancourt. Ici, en 1968, le mouvement de grève démarre spontanément.
800 000 personnes conspuent le régime gaulliste
Les revendications sont les mêmes partout depuis des années : augmentation des salaires, réduction du temps de travail. En mai 68, les ouvriers occupent leur usine, mais pourquoi à ce moment-là ? "Il suffit souvent de peu de choses pour démarrer un mouvement, faisait valoir un ouvrier. Les étudiants sont partis en flèche pour leurs revendications propres, nous nous battons pour les nôtres". L'étincelle étudiante amène 7 à 8 millions de grévistes. Jamais le pays n'avait connu un tel mouvement, même en 1936. Partout, des manifestations, on défile dans les plus petites villes. Surpris, les syndicats tentent d'encadrer les luttes. Du social, on passe au politique : à Paris, le 13 mai, un défilé de 800 000 personnes conspue le régime gaulliste. La grève générale dure ; chez Renault, le mouvement se poursuit aussi.
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