PSA Aulnay : le difficile reclassement des ouvriers
Émotion et amertume dominaient vendredi matin devant l'usine PSA Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois, à l'heure de la sortie, symbolique, de la dernière C3 fabriquée sur les chaînes de montage. Les grilles de l'usine se fermeront définitivement dans les prochains mois.
Désormais, se pose la délicate question de l'avenir pour les quelque 3.000 salariés d'Aulnay. Cinq mois après la mise en oeuvre du plan de reclassement - 1.500 emplois en interne, autant en externe selon les projets de la direction -, beaucoup d'employés ne savent pas ce que l'avenir leur réserve, ou ne sont pas satisfaits des propositions qui leur ont été faites.
La direction optimiste
Selon les chiffres fournis par la direction de PSA Peugeot-Citroën, 90% des salariés du site, soit 2.700 personnes, sont reclassés, "ou ont un dossier en cours ". Dans le détail, cela donne : 1.100 mobilités à l'intérieur de PSA, dans d'autres sites, 1.100 mobilités à l'extérieur du groupe, et 500 départs en retraite ou en congé de reclassement. La direction précise qu'"à ce jour, 10 % des salariés du site, c'est-à-dire moins de 300 personnes, ne se sont pas encore manifestés ".
Le directeur des ressources humaines de PSA, Philippe Dorge, a tenu une conférence de presse vendredi matin.
Dans les faits, sur les 1.500 employés qui devaient être redéployés sur le site PSA de Poissy (Yvelines), seuls 400 l'ont été, la plupart des salariés étant mécontents des conditions de reclassement, en termes de type de travail ou de salaire.
Des propositions insatisfaisantes
La direction de PSA affirme qu'elle va "à nouveau prendre contact avec [les salariés sans solution] pour les aider à définir leur projet avant la fin de l'année ".
Didier, en poste à Aulnay-sous-Bois depuis 23 ans, est inquiet : "On n'a jamais le bon profil, on n'a pas d'expérience [...] je suis un peu perdu ".
De son côté, Bruno, qui cherche aussi à l'extérieur de PSA, a remarqué la "mauvaise image " que traînent les salariés d'Aulnay-sous-Bois, notamment à cause de la longue grève à l'usine.
Le temps presse ; le 1er janvier prochain, la période de départs volontaires s'achèvera. Après, ce sera à la direction de faire ses choix.
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