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Pourquoi le prix de vos billets de train n'est pas près de baisser

Au-delà de la hausse de 3% de ses tarifs en raison du relèvement du taux de TVA, la SNCF doit faire face à une conjoncture difficile.

Article rédigé par Simon Gourmellet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une passagère composte son billet en gare de Lille (Nord), le 3 mai 2013.  (DENIS CHARLET / AFP)

Ce n'est pas avec ses prix que la SNCF va vous faire préférer le train. Ils devraient en effet augmenter de 3% en janvier 2014 en raison de la hausse de trois points de la TVA, a prévenu Guillaume Pepy, dimanche 20 octobre.

La compagnie répète que ses tarifs n’ont progressé que de 0,5% en moyenne cette année, alors que l'Etat autorisait une hausse de 2,3%. Mais, selon une étude de l'association de consommateurs CLCV, 82,8% des passagers jugent que ces tarifs restent trop élevés.

Alors, pour rassurer ses clients, Guillaume Pepy a annoncé que son groupe allait renforcer son offre low cost. Ces petits prix ne concernent que 12% des billets vendus en 2013, mais la SNCF espère que cette proportion atteindra 20% en 2014 et 25% en 2017. Pour le reste, francetv info vous dit pourquoi la compagnie aura du mal à baisser ses tarifs dans les années à venir.

Parce que la SNCF subit la crise

La croissance de l'activité de la SNCF devrait être proche de zéro cette année, alors qu'elle avait progressé de 3,6% en 2012. En 2013, les Français ont réduit leurs dépenses liées aux voyages et, après un recul de 0,5% en 2012, le nombre de passagers TGV devrait connaître une nouvelle baisse cette année.

Un phénomène aggravé cette année par une météo maussade au printemps et l'accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge"Ce sont quelques millions d'euros sans doute qu'on a perdus parce que nos clients se sont posé des questions", explique Barbara Dalibard, la directrice générale de SNCF Voyages.

Pour ne rien arranger, la SNCF pourrait également être déficitaire cette année, selon Les Echos. Malgré le plan de performance lancé début 2013, ses comptes risquent être plombés par la baisse de la valeur estimée de ses 400 rames grande vitesse, en raison notamment de leur âge (17 ans en moyenne en 2012). L'an dernier déjà, la dépréciation du parc de ses TGV avait fait plonger son bénéfice.

Parce que le montant des péages augmente

Pour circuler sur le réseau, la SNCF doit s'acquitter de péages à Réseau ferré de France (RFF), le gestionnaire public des infrastructures. Il faut par exemple compter en moyenne 13 euros par train et par kilomètre parcouru pour faire circuler un TGV. S'il y a encore dix ans, les péages ne pesaient pas beaucoup sur l'activité TGV, leur montant a flambé ces dernières années pour financer les chantiers de rénovation. Ils ont augmenté de 4,3% en 2013 et seront en hausse de 4,8% en 2014, notent Les Echos. Une réflexion est en cours pour moduler ces tarifs et aider la SNCF à faire circuler plus de trains.

Parce que le réseau et les trains doivent être modernisés

Pour rénover ce réseau, la SNCF met également la main au portefeuille. Le drame de Brétigny-sur-Orge a ainsi révélé une nouvelle fois la vétusté des infrastructures et obligé à lancer un grand plan de rénovation. Pour le financer, RFF et la SNCF vont investir 410 millions d'euros sur la période 2014-2017, pour renforcer la sécurité des aiguillages et du réseau.

Mais il n'y a pas que les voies qui doivent être rénovées. Les rames de TGV réclament aussi un coup de jeune. Pour répondre à la concurrence des sites de covoiturage et des compagnies aériennes low cost, la SNCF se doit d'être attractive. Elle vient donc d'annoncer pour 2015 un nouveau design et un nouvel aménagement intérieur des TGV. Les tenues des contrôleurs, datant de 2007 et imaginées par Christian Lacroix, vont également être mises au goût du jour. Le groupe veut enfin relancer l'innovation et souhaite être, d'ici cinq ans, dans le top 10 des déposants de brevets en France. Pour cela, le budget recherche et développement devrait être multiplié par trois durant cette période.

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