Réquisitions salariales : "Quand les salariés s'arrêtent de travailler ce n'est pas par plaisir", déclare la CGT
Le syndicat CGT a déposé un référé pour s'opposer aux réquisitions de salariés des dépôt du groupe Esso-ExxonMobil.
"Il me semble que la grève est constitutionnelle dans ce pays et quand les salariés s'arrêtent de travailler ce n'est pas par plaisir", déclare mercredi 12 octobre sur franceinfo Catherine Perret, membre du bureau confédéral de la CGT. Elle réagit aux réponses d'Emmanuel Macron, invité de Caroline Roux sur France 2. Le chef de l'État est revenu sur la pénurie de carburants que connaît le pays actuellement. Il promet un retour à la normale la semaine prochaine. La syndicaliste trouve que le chef de l'État "est bien optimiste et qu'il aurait dû anticiper les choses."
Elle assure que "la CGT alerte depuis des mois le gouvernement et le patronat sur la question des salaires qui sont trop bas. Dans le secteur de la pétrochimie, la majorité des salariés ont décidé de se mettre en grève pour revendiquer des augmentations de salaires et notamment dans des groupes qui font des superprofits et qui n'ont pas voulu partager la richesse créée par les travailleurs." Pour Catherine Perret, "l'accord qui a été signé par certaines organisations syndicales [chez Esso], n'est visiblement pas partagé par la majorité des salariés qui ont décidé de reconduire la grève." La syndicaliste rappelle que ce sont les salariés qui décident.
"Nous à la CGT on n'a pas de bouton magique, on écoute les salariés qui ont dit que l'accord ne leur convenait pas et qu'ils poursuivaient la grève."
Catherine Perretfranceinfo
Catherine Perret répète qu'il ne s'agit pas de blocage : "Ce sont des salariés qui ont cessé – très massivement – le travail depuis des semaines parce qu'ils ont des revendications légitimes en matière de salaires." La syndicaliste est déçue de la réponse du gouvernement qui est celle "d'un gouvernement complètement obtus et dépassé par la situation" qui entame une procédure "totalement illégale de réquisitions". Elle rappelle par ailleurs que la CGT "a déposé un référé pour faire condamner la France" sur ce point.
La CGT demande l'ouverture de négociations salariales "dans toutes les branches"
La priorité selon elle c'est d'"ouvrir des négociations immédiatement, partout, dans toutes les branches professionnelles pour augmenter les salaires parce que cette situation est inadmissible." Et la syndicaliste de poursuivre : "À la CGT quand on négocie, on revient devant les salariés et on leur demande si l'accord les satisfait majoritairement. Ils votent. Visiblement ces deux syndicats-là n'ont pas pris soin de vérifier que la majorité des salariés étaient d'accord avec la signature."
La membre du bureau confédéral de la CGT accuse le groupe Total de "laisser pourrir la situation". "Ils ont organisé une première réunion mais ils mettent la pression pour dire aux salariés qu'il faut d'abord cesser la grève pour négocier mais ce n'est pas comme ça qu'on négocie [...] C'est donc Total et le gouvernement qui portent la responsabilité de la pénurie en matière de carburants", conclut-elle.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.