Pénurie de carburant : près de 200 salariés non grévistes ont manifesté pour reprendre le travail en Seine-Maritime
La manifestation menée par une majorité de cadres a été organisée lundi devant la raffinerie ExxonMobil de Port-Jérôme-sur-Seine, près du Havre. "Une provocation" dénoncée par le syndicat Force Ouvrière.
Entre 150 et 200 salariés non-grévistes ont manifesté lundi 10 octobre devant les grilles de l'usine de raffinage ExxonMobil à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime), rapporte France Bleu Normandie. Une action dans laquelle ils ont exprimé leur souhait de reprendre le travail après 21 jours d'une grève qui - disent-ils - met en péril l'avenir du site alors que la grève a été reconduite lundi.
>>> Pénurie de carburant : suivez l'évolution de la situation dans notre direct
Un mouvement constitué de beaucoup de cadres
La direction d'Esso a une nouvelle fois reçu ce lundi les quatre organisations syndicales dans le but de débloquer les raffineries de Fos-sur-Mer et celle de Notre-Dame-de-Gravenchon. Le groupe Esso France a proposé une prime brute - dite "prime de mobilité" - de 750 euros annuelle, s'ajoutant aux 6,5% d'augmentation et aux 3 000 euros de prime. Tandis que la CFDT a finalement rejoint la CFE-CGC pour signer cette proposition améliorée, la CGT et FO ont, elles, annoncé la reconduction de la grève jusqu'à mardi.
À la mi-journée, 150 à 200 salariés non-grévistes ont donc manifesté devant les grilles de l'usine. Un mouvement "spontané" d'après la direction. Parmi eux, beaucoup de cadres. "Vous avez certes des grévistes mais vous avez aussi des gens qui veulent que les installations redémarrent, car on est bien conscients que des clients attendent nos produits", affirme Olivier Dumas directeur de la communication et des relations externes.
"Une provocation" pour Force Ouvrière
De son côté, Laure, non-gréviste estime que le site est en danger avec cette grève : "Oui, j'ai peur pour l'avenir du site. Personnellement je suis rentré dans cette société américaine il y a 25 ans, avec des actionnaires. C'est compliqué de se dire que eux prennent tout et nous on a n'a rien, mais je ne crois pas qu' ils ne nous laissent rien. On a de bons salaires. Il faut continuer à travailler sinon on va tout perdre."
Pour Sébastien Pichault de Force ouvrière, l'action de ses collègues non-grévistes est une "provocation" : "Aujourd'hui, ce rassemblement au moment de notre AG, c'est clairement une provocation que la direction cautionne. C'est narguer les gens qui perdent de l'argent depuis 20 jours pour une bonne cause, les salaires." Cette action des salariés non grévistes a duré une trentaine de minutes. Vers 14h, les grévistes soutenus par la CGT et FO ont alors pris la parole et décidé de continuer le mouvement.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.