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Pénurie de carburant : le conflit social dans les dépôts et raffineries s’étend au secteur stratégique du nucléaire

Alors que la grève a été reconduite, lundi, dans cinq sites de TotalEnergies, le mouvement social affecte aussi le secteur nucléaire, comme par exemple à la centrale du Tricastin, dans le Rhône, où les techniciens revotent la grève à chaque prise de quart.

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La centrale nucléaire du Tricastin, dans le Rhône. (JEAN-LUC FL?MAL / MAXPPP)

Le mouvement social est parti des raffineries, et s’est invité dans le secteur du nucléaire : alors que la mobilisation se poursuit lundi 17 octobre, sur cinq sites, dans les raffineries et dépôts de TotalEnergies en dépit de menaces de nouvelles réquisitions, les grèves affectent de plus en plus de réacteurs nucléaires.

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Ainsi, par exemple, le réacteur numéro 4 du Tricastin, sur les bords du Rhône, en arrêt, aurait dû redémarrer mais les techniciens d'EDF revotent la grève à chaque prise de quart. Ces derniers choisissent de concentrer en priorité leurs forces sur les réacteurs arrêtés pour maintenance ou réparation.

À la veille de l'hiver, appuyer là où cela fait mal

Le mouvement peut appuyer là où cela fait mal, en retardant la remise en production des réacteurs à l'heure où l'enjeu est d’aller vite face aux risques de manquer d'électricité cet hiver.

De fait, lundi 17 octobre, EDF a dû annoncer deux nouveaux retards dans les remises en service de réacteurs, ceux du Bugey 4 dans l'Ain et de Cruas en Ardèche. Il ne s'agit pour l'instant que de retards de 24 heures, mais cela porte donc à sept le total des réacteurs dont les programmes de maintenance et de réparations sont retardés par le mouvement de grève. En concentrant ses forces sur les réacteurs à l'arrêt, la CGT met la pression sur EDF et sur le gouvernement, qui veut voir les réacteurs recouplés le plus rapidement possible au réseau électrique, afin d'éviter de manquer d'électricité cet hiver.

Selon la direction et la CGT, d'accord sur ce chiffre, 10 sites de centrales sont aujourd'hui touchés par des grèves. Et la maintenant sur 12 réacteurs se retrouve ralentie, du Bugey dans l'Ain à Cattenom en Moselle, en passant par Paluel en Seine Maritime ou Saint Albans dans le Rhône. Deux autres tranches nucléaires subissent des baisses de charges. Il s'agit de Gravelines 1 et Palluel 3.

RTE peut exiger de faire remonter la charge

Ces modes d'actions ont, cependant, dans le contexte actuel, moins de poids, puisque les grévistes sont obligés de faire remonter la charge si RTE, le gestionnaire du réseau électrique, le demande.

Des assemblées générales auront lieu d’ici lundi soir, en perspective de la journée de mobilisation lancée par la CGT, laquelle annonce aussi que des centrales hydrauliques et thermiques seront concernées. Du côté d'EDF, le calendrier va plus loin que cette journée de mobilisation: mercredi débuteront des négociations salariales qui devraient durer une semaine. La CGT demande une augmentation générale d'au moins 120 euros par mois, en complément des 80 déjà acquis grâce aux accords de branche.

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