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Pénurie de carburant : avec la menace des réquisitions, "le gouvernement jette de l’huile sur le feu", s'alarme la gauche

Le gouvernement a-t-il trouvé la solution pour mettre fin à la crise des carburants ?Mardi après-midi, la Première ministre a annoncé aux députés des réquisitions de personnels au sein d’Esso-ExonMobil. Depuis, la CGT a annoncé un durcissement et la gauche estime que le gouvernement va mettre le feu aux poudres.

Article rédigé par franceinfo - Paul Barcelonne
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La présidente du groupe Insoumis à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, le 3 octobre 2022. (ALAIN JOCARD / AFP)

Élisabeth Borne a annoncé, mardi 11 octobre, lors des questions au gouvernement, avoir demandé aux préfets d'engager "la réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts" d'Esso-ExxonMobil.

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Et la gauche en est sûre, l’annonce de ces réquisitions, c’est le meilleur carburant pour la mobilisation. "Contre la panne sèche, nous ferons le plein dans la rue", lance la députée Insoumise Mathilde Panot.

Marche contre la vie chère dimanche 16 octobre à l’appel des Insoumis, piquets de grève, manifestations devant les préfectures… Tous les moyens sont bons pour répondre, estime Fabien Roussel, le leader du Parti communiste. "On a un gouvernement qui jette de l’huile sur le feu, qui ne prend pas les salariés au sérieux, qui n’entend pas la colère qui couve", déplore-t-il.

"La colère est là, palpable. Si le gouvernement utilise la réquisition, ça risque de faire pire que mieux, ça risque d’embraser le pays. Ça risque de pousser d’autres syndicats, d’autres entreprises, d’autres salariés à se mettre en grève, tout simplement."

Fabien Roussel

secrétaire national du PCF, député du Nord

Même tonalité ou presque chez Sandrine Rousseau, invitée de franceinfo mercredi : "J’espère que ce sera l’étincelle qui déclenchera un mouvement de grève générale". L'élue EELV estime que pour "changer radicalement nos politiques publiques, il va peut-être falloir bloquer un tout petit peu les choses." 

Alors, plutôt que de forcer les grévistes à retourner travailler, l’annonce de ces réquisitions peut-elle faire dégénérer le mouvement ? Le député PS Arthur Delaporte accuse le gouvernement de jouer les pompiers pyromanes. "Élisabeth Borne joue avec le feu et surtout avec le carburant. Nous pensions qu’une issue par le dialogue était possible. Maintenant, s’il faut réquisitionner, c’est uniquement pour accompagner les pompiers, les militaires, la police, pas pour briser une grève qui, à notre sens, est totalement légitime", appuie Arthur Delaporte. "Cette crise, on ne l’a pas vue venir", s’inquiète un conseiller de l’exécutif, qui espère désormais que l’opinion bascule de son côté.

"Réquisitionner le PDG de Total"

"Le PDG de Total est la seule personne du pays qu'il faudrait réquisitionner", a a lancé Hadrien Clouet, député LFI-Nupes de Haute-Garonne sur France Bleu Occitanie."La réquisition est une atteinte délibérée au droit de grève", estime cet élu qui a appelé tous les salariés de l'Hexagone à soutenir les grévistes des groupes pétroliers "pour gagner rapidement ce bras de fer".

Pour le député Insoumis "s'il y a un blocage, il est exclusivement lié aux grandes compagnies pétrolières. Elles ont accumulé des surprofits tout à fait gigantesques durant la crise". "Cette grève dans les raffineries est le seul moyen qu'on a aujourd'hui d'aller récupérer" cet argent, poursuit-il. Le PDG de TotalEnergies, insiste Hadrien Clouet, "s'est offert une augmentation de 50 %. Il a emmagasiné 18 milliards d'euros de surprofits qui sont intégralement versés aux actionnaires de l'entreprise".

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