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Grève chez Esso-ExxonMobil : "On déposera des plaintes partout où il y aura des réquisitions", prévient FO

"On fait des réquisitions plutôt que d'obliger les grands majors pétroliers à venir discuter vraiment à la table de négociations sur les salaires", déplore Jean-François Vapillon, secrétaire fédéral du syndicat.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des représentants de FO réunit devant la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique), mercredi 12 octobre 2022. (DAMIEN MEYER / AFP)

"On déposera des plaintes partout où il y aura des réquisitions", prévient sur franceinfo mercredi 12 octobre, Jean-François Vapillon, le secrétaire fédéral à la Fédéchimie FO, chargé de la branche pétrole, alors que la préfecture de Seine-Maritime a annoncé qu'elle signerait dans l'après-midi un arrêté de réquisition des personnels du dépôt de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-sur-Seine. Une mesure coercitive souhaitée par le gouvernement.

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Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement a par ailleurs indiqué que "d'autres réquisitions n'étaient pas à exclure" si le mouvement de grève pour les salaires, à l'initiative de la CGT et de FO, continuait à bloquer l'approvisionnement en carburant.

franceinfo : Que pensez-vous de la réquisition annoncée des personnels d'une raffinerie de Seine-Maritime ?

Jean-François Vapillon : On a déjà consulté nos avocats. On déposera des plaintes partout où il y aura des réquisitions. On fera attention à protéger avant tout les salariés mais en tout cas on déposera des plaintes. (…) On ne peut pas utiliser la négociation et faire passer le 49.3, c'est la même méthode qu'a le gouvernement que dans toutes les réformes sociales en ce moment. On fait des réquisitions plutôt que d'obliger les grands majors pétroliers à venir discuter vraiment à la table de négociations sur les salaires.

Au départ, TotalEnergies ne voulait pas discuter avec les syndicats grévistes mais le groupe va finalement recevoir une délégation de la CGT ce mercredi pour la première fois depuis le début de la grève. Est-ce une avancée ?

Je ne sais pas. La direction de Total a été interpellée depuis mars 2022 sur l'inflation galopante, on voulait avoir une juste rétribution pour les salariés des bénéfices de Total.

Total a annoncé 18,8 milliards de dollars de bénéfices au premier semestre 2022, c'est énorme. Il a donné plus de deux milliards aux actionnaires. Je pense que les salariés ont aussi droit à leur dû.

Jean-François Vapillon, secrétaire fédéral à la Fédéchimie FO

à franceinfo

On fait grève parce qu'on n'a pas réussi à se mettre d'accord. Depuis mars 2022 qu'on interpelle le groupe Total – mais aussi Esso-ExxonMobil – depuis le temps qu'on les interpelle, ils ne viennent pas à la table des négociations. Je veux bien comprendre que la PME du coin ait du mal à augmenter le salaire de son ouvrier, par contre les multinationales comme Total et Exxon font des milliards de bénéfices et ne cherchent pas à donner de l'argent à leurs salariés.

Un accord a été signé à Esso-ExxonMobil par deux syndicats non-grévistes qui sont majoritaires. La situation est donc différente dans ce groupe ?

Les deux syndicats pèsent 51%, ils sont majoritaires sauf que les élections sont bientôt et on verra s'ils pèsent encore 51% chez ExxonMobil. L'accord qu'ils ont signé doit s'appliquer à partir du 1er janvier 2023. L'inflation est maintenant, elle n'est pas au 1er janvier 2023. Il faut répondre à l'inflation galopante par une vraie action sur les salaires.

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