Crise des carburants : avec la réquisition de salariés, la grève semble s’essouffler à la raffinerie ExxonMobil de Port-Jérôme
Le gouvernement a mis en exécution sa menace de réquisitions qui touchent pour l'heure quatre salariés du dépôt de carburants de la raffinerie d'ExxonMobil de Port-Jérôme en Seine-Maritime, sommés de rouvrir les vannes. La grève a pourtant été partiellement reconduite.
Depuis 23 jours, la grève est reconduite toutes les huit heures, au moment de la rotation des équipes, à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme à Notre-Dame-de-Gravenchon, près du Havre (Seine-Maritime). Mercredi 12 octobre au soir, comme d’habitude, un nouveau vote a été organisé. Un vote qui se fait à main levée devant la tente dressée par la CGT et Force Ouvrière, les deux syndicats qui maintiennent le mouvement.
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Mais là, seules quelques mains se lèvent timidement. Il n’y en a pas beaucoup, observe, déçu, un responsable syndical. La grève est donc partiellement reconduite alors que jusqu’ici, la reconduction s’était faite à l’unanimité. "Ça fout le moral à zéro", lance, hors micro, un délégué CGT en pointant notamment les réquisitions de personnels.
Des salariés réquisitionnés pour alimenter Paris
Quatre salariés ont en effet été réquisitionnés sur le site depuis mercredi après-midi. Ils ont dû reprendre le travail. Concrètement, cela signifie que les vannes ont été rouvertes pour remplir les camions et alimenter la région parisienne par oléoduc, une infrastructure qui va jusqu’à Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine.
Ces réquisitions bafouent le droit de grève, estiment les syndicats, qui vont les contester. Venu en soutien, Philippe Martinez, le numéro 1 de la CGT, les a qualifiées de "décision scandaleuse". Il a annoncé le dépôt d'un référé jeudi pour s'y opposer. "Nous sommes aux côtés des salariés évidemment pour les défendre. Leur grève est plus que légitime quand on voit les profits que font les entreprises pétrolières depuis maintenant quelques années. On essaie de trouver une solution. Et si on la trouve, les choses reprendront leur cours normal", a conclu le leader syndical.
Côté négociations justement, la CGT et Force ouvrière ont réclamé mercredi à la direction une hausse de la prime de pénibilité qu’elles n’ont pas obtenue. La CFDT et la CFE CGC, syndicats majoritaires à Notre-Dame-de-Gravenchon, ont signé un accord qui prévoit 6,5% de hausse de salaire l’année prochaine et plus de 3 500 euros de primes.
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