Paris : les caméras de détection de port du masque désactivées temporairement par la RATP à la station Châtelet
Les caméras ne sont plus utilisées depuis le 12 juin, en attendant que le dispositif soit complété à la demande de la CNIL.
La régie autonome des transports parisiens (RATP) a décidé de suspendre temporairement l'utilisation des caméras permettant la détection automatique du port du masque par les usagers, a appris franceinfo lundi 22 juin, confirmant une information de BFM TV. Cette suspension est effective depuis le 12 juin dernier et concerne l’expérimentation menée dans la station Châtelet-les-Halles du métro parisien, où six caméras étaient activées.
Cette suspension doit permettre, selon la RATP, de "compléter le dispositif de droit d’opposition tel que demandé par la CNIL". Dans un rapport rendu public le 17 juin dernier, la commission nationale informatique et liberté s’inquiétait du développement de ces caméras "intelligentes", qui n’est aujourd’hui encadré "par aucun texte particulier".
Selon la CNIL, le "développement incontrôlé" de cette technologie "présente le risque de généraliser un sentiment de surveillance chez les citoyens, de créer un phénomène d’accoutumance et de banalisation de technologies intrusives, et d’engendrer une surveillance accrue, susceptible de porter atteinte au bon fonctionnement de notre société démocratique ".
"Un droit d'opposition" doit être garanti
La CNIL avait notamment regretté qu’il ne soit pas possible, pour les personnes ne souhaitant pas être filmées et analysées par ces caméras, de s’opposer à faire l’objet d’une captation de son image dans l’espace public. "Un droit d’opposition qui doit être garanti par le responsable de traitement des images", avait précisé la CNIL.
Six caméras avaient dans un premier temps été installées à la station de métro de Châtelet-les-Halles. Douze devaient l'être à terme. Toutes étaient équipées d'un détecteur de masques, conçu par une jeune pousse française, l’entreprise Datakalab. Le traitement informatique des images permettait d'obtenir, en temps réel, le nombre exact et le pourcentage de personnes masquées. Il n’y avait pas de volonté de verbalisation, s’agissant d’une expérimentation de cette technologie.
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